Il y a 80 ans, alors que Pau était le
berceau français de l’aviation - 1er
vol des frères WRIGHT sur notre
continent et 1er aéroclub de France - la
ville laissait l’aéronautique s’envoler vers
Toulouse ! Pourtant elle était au cœur
d’une toile (déjà) - MESSIER - SOCATA
- POTEZ - LATECOERE - DASSAULT
et bien sûr TURBOMECA, sans parler
des nombreux sous traitants.
Il y a 40 ans, Pau était avec Lacq au
coeur de l’industrie pétroliére nationale et
cette toile à nouveau nous échappe.
Pendant ce temps, la région n’a pas su
mettre en place toutes les infrastructures -
zones industrielles coordonnées, voies de
communication adaptées, aptes à favoriser
l’implantation de nouvelles entreprises
pour assurer l’après LACQ. Aujourd’hui
certains en sont réduits à écrire au PDG du
groupe TOTAL pour lui faire part de leurs
inquiétudes !!! Le succès est garanti .
PAU, la Communauté d’Agglomération
Pau-Pyrénées et les Pays de l’ADOUR
sauront-ils trouver la troisième voie : celles
des technologies du futur (immédiat)
et par voie de conséquence jeter les bases
des emplois de nos enfants ?
On peut l’espérer en analysant le projet
PAU BROADBAND COUNTRY ( PBC )
qui n’est qu’une partie d’un projet plus
vaste concernant les futurs réseaux départementaux
et régionaux.
Les moyens semblent d’importance avec
30 millions d’euros sur 3 ans (dont une
partie est financée par la région et
l’Europe) ; à cela s’ajoutent les locaux de
PAU CITE MULTIMEDIA et les 3000m2
du Piano (ex bâtiment ELF aux Allées de
Morlaas). Bien et ensuite ?
Comme cela l’a déjà été expliqué dans la
presse locale, le très haut débit permet de
recevoir toutes informations - voix - données
- images - et dans des temps divisés
par 10 par rapport à l’ ADSL ou divisés
par 100 par rapport aux modems actuels
via de nouveaux réseaux.
Pour le grand public, cela veut dire
Home cinéma - cinéma numérique - bouquet
de services multimédias - télévision -
vidéos - jeux 3D en ligne - bureau virtuel
etc. ...
36 000 foyers peuvent l’espérer à partir
de la fin de l’année après la phase test de
1000 foyers via l’expérience du PBC .
Pour les entreprises qu’en est il ? On
nous parle d’un pôle d’invention et de
création de nouveaux emplois : jusqu’à
2000 attendus. Pour l’heure, les entreprises
existantes vont pouvoir bénéficier de
services plus performants permettant l’échange
accéléré de fichiers de données et
d’images. Un accès à de nouveaux
moyens permettant le développement de
CAO en coopération, l’utilisation de la
visiophonie, de centres de données, de
services de back-up leur sera aussi
offert...
Tous ces nouveaux services permettront
de doper leurs performances et leurs activités.
Mais il s’agit d’aller au delà si nous voulons
que ce projet ne soit pas une simple
vitrine et qu’il ne tourne court comme l’opération
câble de certaines villes !
Il semble qu’il y ait des moyens pour le
contenant et peu pour développer le
contenu.
Si nous voulons que de nouvelles entreprises
s’implantent, il s’agit de le faire
savoir et d’aller les chercher ! Pas en générant
des délocalisations franco-françaises
au travers d’aides directes ou déguisées,
mais en suscitant les vocations à venir
s’implanter et se développer durablement
en BÉARN. C’est à dire en captant à la
source les projets naissants. Il convient de
remarquer qu’une partie des entreprises
situées à Pau-Cité-Multimédia existaient
déjà et ont simplement transféré leurs
bureaux dans ces superbes locaux.
Cela suppose donc une volonté politique et une coordination de tous les acteurs économiques et politiques .
Cela suppose
aussi des budgets :
d’abord
pour assurer
ces opérations
de communications
externes,
mais ensuite
pour
développer les
infrastructures
et équipements périphériques, gage de
réussite dans le temps . Une réaffectation
de certains budgets, pour tenir compte des
possibilités financières actuelles et ne pas
augmenter les prélèvements déjà conséquents
sur les particuliers et les entreprises,
est donc nécessaire.
En fait ce sont de réels investissements
prioritaires qui génèreront les emplois de
demain et permettront de pérenniser la vie
économique de la région.
Dans un premier temps cela est certes
moins porteur en terme d’image que
d’inaugurer une nouvelle réalisation de
prestige. Mais l’avenir en dépend.
Saurons nous utiliser nos derniers GAZEUROS
pour combler une partie du retard
que nous avons par rapport à des régions
comme celles de Grenoble qui voit l’Etat
investir des sommes considérables dans
les nouvelles technologies, de Sophia-
Antipolis, voire de Toulouse et ses zones
d’activité de haute technologie, aéronautique
mise à part ?
Nos élus ont les cartes en mains.
Courage, l’idée est excellente !