Sire Lion, quand vint l’âge de la retraite, Reçut de ses féaux maints présents merveilleux. L’Ours lui offrit un sac, le Singe un couvre-tête, La Vipère et le Loup des rubis somptueux, La Girafe apporta un fichu en dentelles, Le Lièvre et le Chasseur une blague à tabac, La Gazelle, en amie, lui offrit un repas Et l’Ane vit venir un grand feu d‚étincelles De l’Elysée. Chacun, pour cet événement, Fit exploser sa bourse. On ne vit de rancune ! De tous les courtisans, seul renard fit serment De ne point dépenser un cent de sa fortune Pour louer le départ du prince des tyrans. « Quoi, dit-il, on le hait, chacun le veut maudire, Et tous vont le baiser. Je ne suis de ces gens, Qui par hypocrisie, font devant maints sourires Et grimaces derrière. Infidèles à leur coeur, Pour un siège au conseil, Ils soldent leur honneur.
Je hais comme Goupil ces animaux sans moeurs Qui lèchent le museau de celui qui les mord.