Un e-lecteur pose deux questions qui pourraient fâcher : « Fallait-il lancer la construction de la Médiathèque Intercommunale à Dimension Régionale - MIDR - au moment où la fréquentation des médiathèques connaît une érosion, due notamment à l’essor d’Internet et n’était-il pas préférable de favoriser le maillage de l’agglomération en bibliothèques de proximité ? ». « Le choix d’une architecte internationale prestigieuse pour bâtir la MIDR* sur le site de Parc Beaumont s’imposait-il ? »
Petit rappel chronologique :
la réalité passée, celle de Pau : la BMP* construite en 1930, à dépoussiérer et rénover, pour le moins ;
le présent : la médiathèque communale de Billère, exemplaire en termes de modernité, qualité et proximité ;
le futur immédiat : le projet de Lons d’une médiathèque communale pour mars 2007 (1600m2 - 3M€) à intégrer comme l’est déjà celle de Billère dans le réseau de la CDA ;
l’avenir proche : la MIDR, médiathèque centrale tête de réseau du système de lecture publique de l’agglomération,.
L’aventure a commencé à Pau en 1998 avec un projet de nouvelle BM centrale qui a débouché sur une MIDR dont l’ouverture se fera en janvier 2008. 10 ans pour gagner les financements de l’Etat et achever l’organisation de l’intercommunalité indispensable à la réalisation.
Il s’agit donc de l’ ambition mûrie de relancer la lecture publique, de la rénover à l’échelle de l’agglomération et du Béarn avec les moyens les plus actuels.
Fallait-il se « payer » un grand architecte ? Question légitime pour les contribuables de la CDA qui voient le coût des travaux s’envoler de 13M€ à 17M€. Ne tombons pas dans le piège d’une réflexion à courte vue, pensons à l’éclatante réussite du musée Guggenheim...Car nous savons que les grands architectes ne concourent pas pour les villes qui n’ont pas de grand projet. La candidature de ZAHA HADID est un signe éclatant de crédibilité pour PAU. ZAHA HADID, connue pour sa démarche audacieuse et visionnaire, est la première femme architecte à avoir obtenu le prix Pritzker (le Nobel de l’architecture) en 2004.
La question qui ne peut pas fâcher, la vraie question, est celle du contenu : une MIDR pour quoi faire ? Pour quels publics, avec quels partenaires ? Qui va suivre, encadrer les usagers ? Comment va-t-on rendre attractive une telle structure ? Comment sensibiliser les palois ? Quels concours solliciter pour affirmer la vocation culturelle d’exception de la MIDR ?
Quoi qu’il en soit, la MIDR est en route et dès aujourd’hui tout autre chose qu’une coque vide. Son contenu est déjà structuré et les équipes en charge de sa réalisation y travaillent sans relâche.
Le déménagement complet de la BMP* est en soi une révolution culturelle car dépoussiérage, restauration, numérisation des collections, mise en valeur du fonds patrimonial, rénovation des équipes ne sont que les premières étapes d’une MIDR qui ressemblera peu aux bibliothèques que nous connaissions...
Et le futur ? Si PAU doit être « la Florence du 21e siècle », elle le sera par une culture servie par la technique, et pas l’inverse.
Pau, ville érudite ? ce serait un fleuron de plus, le plus beau peut-être, à sa couronne royale. Les deux réalisations majeures, PBC* et MIDR, qu’elle entreprend avec la CDA* sont le point de départ d’une conquête structurante. Son organisation, ses pôles thématiques, la place réservée aux sciences feront partie de ma prochaine intervention dans A@P...