L’Institut d’Administration des Entreprises (I.A.E.) a eu l’heureuse initiative de faire précéder la cérémonie de remise des diplômes à la Faculté de droit-économie-gestion de Pau par une table ronde intitulée : « Formation des cadres, entreprises et territoire »
Cette table ronde réunissait trois dirigeants du territoire sud aquitain : Monsieur Bernard Martin, PDG de Toray Carbon Fibers Europe, Monsieur Christian Pees, Président du groupe Euralis, et Monsieur Jean Philippe, Directeur général du Crédit agricole mutuel Pyrénées Gascogne. Ces trois entreprises sont bien représentatives du tissu économique du sud aquitain, avec les entreprises liées aux géotechniques et celles du secteur aéronautique. Les propos croisés de leurs dirigeants méritent attention et justifieraient un article en soi. Sait-on, par exemple, que Toray produit 20.000 des 50.000 tonnes de la production mondiale de fibres de carbone (dont 5.000 en Béarn), que le groupe Euralis ne produit pas que du maïs mais aussi des semences et des plats cuisinés, que le Crédit agricole mutuel Pyrénées Gascogne est installé en Espagne ?
Mais on s’arrêtera ici sur une intervention de la député-maire de Pau. Son allocution a mis en lumière trois points.
1) A l’inverse de la situation dans les grandes métropoles, la visibilité des entreprises du sud aquitain est grande car leur présence n’est pas diluée dans un ensemble dense.
2) Les recrutements peuvent présenter des problèmes car il n’est pas facile de trouver un emploi pour un conjoint. Aussi, la constitution d’un réseau interentreprise afin de faciliter les recrutements doubles serait bénéfique.
3) La parité au sein des entreprises est un objectif qui n’est pas encore atteint. Bien souvent la place des femmes n’est pas grande dans les cercles dirigeants et au sein des cadres.
Ces constats ne sont pas niés. En particulier, sur le troisième point, les responsables présents font état de progrès récents mais aussi de changements encore à atteindre. Bien d’autres points sont abordés, comme la préparation à l’expatriation.
Terminons par une constatation. Il y avait certes dans la salle quelques poignées d’étudiants. Dans l’amphithéâtre de 600 places leur présence semblait mince. En revanche, à l’issue de la table ronde une bousculade a eu lieu aux portes de l’amphithéâtre. On peut donc se demander pourquoi les diplômés étaient restés à l’extérieur. Leur formation leur semblait-elle si complète qu’ils jugeaient inutile d’écouter ces échanges ? Un rapide coup d’œil permettait d’avancer une autre hypothèse : ces heureux diplômés avaient préféré se pomponner. Il est permis de se demander si, dès le début de leurs cursus à l’I.A.E., les étudiants ne devraient pas être astreints à assister à des tels échanges. Les cadres de ce pays ne seront jamais trop bien formés pour tenir la place des entreprises dans la compétition internationale. Par ailleurs, pour une telle occasion, le public pourrait être accueilli sans réservation (et sans réserve) : l’attention de nos concitoyens pour les entreprises ne sera jamais trop grande. Ce sont elles qui apportent les richesses et créent des emplois.
« A l’inverse de la situation dans les grandes métropoles, la visibilité des entreprises du sud aquitain est grande car leur présence n’est pas diluée dans un ensemble dense. »
Lapalissade ?