Bonsoir,
Je vois trois aspects dans ce texte :
Le premier est le reflet de l’évolution de notre société.
Lamartine n’a pas obtenu satisfaction en demandant au temps de suspendre son vol ! Non seulement il ne le fait pas mais il s’accélère de plus en plus ; toujours plus, toujours plus vite, toujours plus loin, sans faire d’efforts physiques.
Le vrai problème n’est pas Idelis mais notre impossibilité à suivre ce temps qui nous ronge !
La croissance démographique et technologique est aussi passée par là, il faut étendre l’urbanisation et la motorisation pour vendre des voitures, on habite donc toujours de plus en plus loin et l’intendance ne peut pas suivre pour de multiples raisons.
Les « Anciens » étaient de grands voyageurs, ils ont parcouru le monde, il fallait des années.
Plus modestement, on allait à l’école à pied, même quand c’était loin, comme à la campagne ; Les adultes utilisaient l’énergie renouvelable : le vent pour les bateaux, les vaches pour tirer le « brosse », le cheval pour se rendre à la ville...Tout ceci permettait que « le sang arrive partout » et on ne s’affolait pas quand il fallait faire 900 mètres à pied !
Deux heures perdues en déplacement ! Que de temps perdu ! Cela me rappelle les débats sur le trajet des autoroutes ou de la LGV qui faisait gagner ou perdre quelques minutes.
Est-ce raisonnable, est-ce souhaitable de se stresser ainsi ; nous amputons probablement notre longévité d’autant ! Toujours en retard, nos télomères raccourcissent !
Le problème du temps est beaucoup plus aigu, c’est vrai, pour ceux qu’on appelle les « actifs » que pour les retraités car ils sont contraints. Certaines grosses entreprises, des écoles utilisent des cars de ramassage. Une souplesse personnalisée devrait pouvoir s’établir dans le monde du travail ; on pourrait appeler cela d’un "nouveau nom" un peu ambigu : la flexibilité !!!
La deuxième partie est assez optimiste : votre voisin a peut-être grillé des feux « orange » ! Une heure de gagner, cela dépend des heures dans la journée ! Aux heures de pointe, d’Auchan au centre ville, on va beaucoup plus vite en vélo !
On dit que le temps c’est de l’argent ; croyez-vous que votre voisin a gagné de l’argent ou tout au moins en a dépensé moitié moins, en allant en voiture ? Certainement pas si on tient compte de la consommation à l’arrêt, aux feux ou dans les embouteillages, aux péages des parkings, à l’usure des freins, etc. ! Et puis, il faut penser aux autres, à ceux qui prennent des risques en circulant à vélo derrière ; ils respirent les pots d’échappement et vont peut-être coûter à la sécu, donc utiliser les impôts payés par l’automobiliste par exemple ! C’est le même problème pour les bus mais il y en a beaucoup moins, on peut les éviter !
La troisième partie me semble plus intéressante mais ne résoudra pas entièrement votre problème car on ne peut pas mettre, comme pour les gendarmes, un arrêt de Coxitis derrière toutes les maisons des clients potentiels ! Il y aura fatalement des privilégiés ! De plus, bonjour les embouteillages si l »’agglomération est couverte de Coxitis » !
Puisque vous évoquez l’Asie, je suis allé au Viet Nam il y a une quinzaine d’années, le nombre et l’efficacité des pousse-pousse étaient impressionnants ; des tentatives voient le jour à Pau, cela ne prend pas mais pourtant cela ne serait pas polluant et donnerait du travail à beaucoup.
Enfin, la grosse différence entre la physiologie humaine que vous évoquez à la fin et une ville, est que l’organisme est planifié dès le départ ; il construit simultanément le réseau qui distribue et les cellules qui l’utilisent, puis la croissance s’arrête. Quand il grossit, par accumulation de graisse du fait d’une pathologie hormonale ou d’un déséquilibre alimentaire, des zones ne sont plus irriguées et c’est grave.
Les villes s’étendent sans cesse, on construit les habitations sans prévoir à l’avance les conséquences au niveau des travaux de voirie en amont et en aval ; ce n’est pas l’homme qui décide c’est l’économie imprévisible. L’intendance ne suit pas car, souvent, on est alors obligé de détruire ce qui a été fait les années précédentes pour faire de la place et c’est trop coûteux, on fait alors le minimum qui ne satisfait personne.
Ne nous plaignons pas puisqu’il faut relancer la croissance !
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