A ne rester que sur des compagnies traditionnelles, il semble que l’aéroport de Pau-Pyrénées n’est pas près de retrouver la croissance. A lire un dossier sur les low-costs sur le site aerobuzz.fr
"French Connect, lieu privilégié de rencontres entre les aéroports français et les compagnies low cost européennes, se tient les 19 et 20 mars 2012 à Marne-la-vallée. Cette année encore, les aéroports vont sortir le grand jeu durant ce forum pour tenter de séduire les transporteurs. L’enjeu se mesure en centaines de milliers de passagers supplémentaires...
Plus personne ne doute que le trafic low cost est le moteur de la croissance des aéroports français, en particulier sur les aéroports régionaux. Alors que la progression moyenne du trafic hexagonal a été de +6,3% en 2011, Bâle-Mulhouse a fait un bon de 22,4% et Beauvais de 25%. Sur ces deux plates-formes, les compagnies à bas coût représentent respectivement la moitié et la totalité du trafic. A l’inverse, la fermeture de la base Ryanair, a mis Marseille dans le rouge (-2,1%). C’est le seul des grands aéroports français à avoir baissé en 2011. CQFD...
L’ouverture de la première base hors d’Espagne de Vueling (8 lignes au printemps 2011), ainsi que la montée en puissance d’easyJet (Rome, Lisbonne, Milan en 2010 et Nantes en 2011), deuxième opérateur de la plateforme, ont permis à Toulouse de battre des records, l’année dernière. En 2012, l’aéroport toulousain pense faire encore mieux. Il vise en effet 10%, avec l’ouverture des bases régionales de ses deux principales compagnies, Air France et easyJet. Espoirs identiques à Nice , où les deux mêmes compagnies ouvrent chacune une base et proposent respectivement six et sept nouvelles destinations.
Il n’y a pas mieux qu’une concurrence frontale pour booster le trafic. Bordeaux en est la preuve. La plupart des liaisons mettant en concurrence une low cost et une traditionnelle stimulent le trafic global : Londres-Gatwick, Madrid, Lyon, Barcelone, Bruxelles et Rome ont gagné, en 2011, à eux seuls près de 172 000 passagers. Idem à Lyon où Air France et easyJet se font la guerre ; les grandes transversales enregistrent toutes des hausses importantes : Bordeaux (455 629 passagers +8.1 %), Brest (153 264 passagers + 54.2 %), Nantes (357 857 passagers + 9.9 %), Nice (232 346 passagers + 54 %) et Toulouse (385 395 passagers + 6.9 %).
Même si French Connect n’a plus le même intérêt qu’à sa création, en 2004 et dans les années qui ont suivi, ce forum reste une occasion privilégiée pour les aéroports français d’entrer en contact avec les responsables réseaux des compagnies low cost européennes. Lors des premières éditions, le contexte était différent. Il fallait apprendre à se connaître et Air France régnait encore en maître absolu. La compagnie nationale multipliait les actions en justice et les menaces contre les aéroports qui accueillaient des low cost. Les temps ont bien changé. Air France prend l’eau et les aéroports se sont armés juridiquement. Le tsunami low cost a submergé la compagnie nationale dans l’hexagone.
Les aéroports peuvent désormais offrir en toute légalité des tarifs préférentiels, proposer des partenariats et ouvrir des terminaux dédiés. En 2011, Lyon-Saint Exupéry où le hub eurorégional d’Air France se rétrécit comme une peau de chagrin, a ouvert un nouveau satellite qui lui permet de doubler sa capacité d’accueil des passagers low cost. Bordeaux, pour sa part, a fêté dans la joie, le premier anniversaire de son terminal à services simpliés Billi, avec l’arrivée de l’espagnole Vueling, portant à neuf le nombre d’opérateurs low cost (Aer Lingus, BMI, Cimber Air, EasyJet, Flybe, Jet4you, Norwegian, Ryanair). Air France n’a plus les moyens d’imposer sa loi sur les aéroports régionaux en profitent. D’où une vive concurrence entre les différentes plates-formes. A French Connect, où tous les aéroports sont présents, les low cost jouent sur du velours et peuvent faire monter les enchères.
Les low cost représentent 21% du trafic total français, mais 31,2% du nombre des passagers traités sur les aéroports régionaux. Exception faite de ceux où Air France a choisi d’ouvrir ses « bases province », pour les aéroports régionaux français, la croissance passe, plus que jamais, par easyJet, Ryanair, Vueling et les autres...
- par Gil Roy
credit photo : Vueling (qui s’installe à Lourdes prochainement)