Chacun y va de ses recettes pour essayer de combattre l’endettement des pays, en commençant par celui qui a fait défaut de paiement : la Grèce.
Pourtant, s’il suffisait de dévaluer sa monnaie pour devenir un pays prospère, cela se saurait...
Certains voient dans la situation de la Grèce quelque chose d’analogue avec l’Argentine qui s’est elle même déclarée en faillite au début des années 2000.
Si on peut trouver une analogie pour l’euro avec le peso argentin lié au dollar, il est difficile d’aller beaucoup plus loin. Quant aux remèdes mis en œuvre, les deux pays sont si différents qu’ils ne peuvent être reproduits.
Mais cela n’est pas tout.
Non seulement l’Argentine a bénéficié d’une conjoncture commerciale internationale très favorable, mais aujourd’hui, elle est bien loin d’être sortie d’affaire.
Tout d’abord l’Argentine n’est pas la Grèce. L’Argentine est un grand pays avec un énorme potentiel agricole (Gros exportateur mondial de produits agricoles, le soja étant son premier produit d’exportation). Elle bénéficie aussi de ressources énergétiques importantes (pétrole et gaz) et d’une industrie structurée.
D’autre part, au début de la crise, le déficit budgétaire de l’Argentine est de 3% du PIB alors que celui de la Grèce est supérieur à 10% du PIB(D Plihon, Attac)
Le défaut de paiement envers les organismes préteurs ne s’est pas fait contre les grands organismes financiers structurés. Par exemple le FMI a été remboursé rubis sur l’ongle et même par anticipation.
Ce sont les argentins et les particuliers qui ont fait les frais de ce défaut de paiement, ainsi que de la très forte dévaluation du peso qui a suivi. Leurs biens ont vu leur valeur divisée par deux...
"En premier lieu, bien que les organismes internationaux (et particulièrement le FMI) soient co-responsables de la crise argentine, leurs créances n’ont souffert d’aucune décote ni d’aucun rééchelonnement des paiements et, de plus, la dette envers le FMI a été soldée de façon anticipée. En second lieu, après la déclaration de défaut, la dette nouvellement émise offre des opportunités de gain financier aux groupes détenant le pouvoir économique du pays, alors que les créanciers plus faibles (petits épargnants et organismes de fonds de pension) se trouvent lésés
La résolution de la crise a approfondi le modèle inégalitaire de l’organisation sociale instaurée dans les années 1990" ( Rubén M Lo Vuolo, économiste Argentin de centre gauche)
Avec cette dévaluation, c’est a une fermeture des frontières à laquelle on a assisté.
Plus d’importation, tout pour l’exportation (dans une émission TV récente on voyait un entrepreneur Argentin montrant les quelques pots de moutarde de Dijon qu’il lui restait, il ne pouvait en importer que s’il exportait des produits locaux pour un montant identique...)
...et cela est tombé au moment où les prix agricoles s’envolent.
"Lors de la chute du président Fernando De la Rua (1999-2001), le prix du soja était en dessous de 200 USD la tonne", résume Belén Olaiz, ajoutant : "Il est depuis des années proche de... 600 USD. Dans le succès de l’Argentine, la chance a aussi sa part".
Mais l’Argentine n’est pas sortie d’affaire, la restructuration de sa dette est là et va peser sur ses finances longtemps (il faudra un excédent budgétaire de 3% du PIB durant 20 ans).
Et l’Argentine reste un paria sur les marchés...
L’inflation reste un problème très grave (autour de 20% par an) on peut s’en rendre compte dans l’extrait ci-après du Point.
"Buenos Aires multiplie les procédures contre la presse et le FMI pour tenter de dissimuler son taux réel d’inflation." (Le Point 27/9/2011)
Les journaux argentins n’en reviennent toujours pas. Six d’entre eux viennent de recevoir une assignation pour le moins étonnante. La justice leur réclame les noms et les numéros de téléphone de tous les journalistes et éditeurs ayant couvert l’économie argentine pendant les cinq dernières années. Leur crime ? Avoir publié des chiffres de l’inflation deux fois plus élevés que les données officielles de Buenos Aires (20 % contre 9,8 % en 2010). Des accusations qui ont suscité l’indignation de la profession, d’autant que les journalistes ne sont pas les seuls dans le viseur du juge Alejandro Catania, qui agit suite à une plainte du ministre du Commerce Guillermo Moreno.
La patronne du Fonds monétaire international, Christine Lagarde a d’ailleurs rappelé à l’ordre en personne la présidente argentine Christina Kirchner, le 22 septembre dernier, exigeant du pays des statistiques "crédibles", dans son propre intérêt, mais aussi dans celui d’une meilleure "coopération internationale".
Les consultants privés agissant pour le compte du FMI ont eux été réduits au silence, sous peine de 500 000 pesos d’amende (environ 88 000 euros) à chaque publication de chiffres de l’inflation qui diffèrent des officiels.
Le gouvernement argentin, de son côté, a un intérêt évident à minimiser le taux d’inflation officiel. La plus grande partie de la dette du pays est émise en obligations indexées sur... l’inflation. Un taux bas diminue donc mathématiquement - mais aussi artificiellement - l’endettement du pays."
S’il suffisait de dévaluer sa monnaie pour retrouver une prospérité durable, cela se saurait...
Ce sont les argentins et les particuliers qui ont fait les frais de ce défaut de paiement, ainsi que de la très forte dévaluation du peso qui a suivi. Leurs biens ont vu leur valeur divisée par deux...
Non, pas du tout : un appartement reste un appartement dans lequel on peut habiter, une maison reste une maison dans laquelle on peut habiter, une voiture reste une voiture qui peut nous transporter, un outil reste un outil que l’on peut utiliser...
Ce qui a vu sa valeur divisée par deux en Argentine, c’est l’argent en circulation. Et ceux qui ont perdu quelque chose ce sont les rentiers et détenteurs de capitaux (en pesos, évidemment). Le petit peuple qui a rarement un sou devant lui n’a donc pas perdu grand-chose dans l’histoire.
On peut dire notamment que l’adhésion de la Grèce à l’UE
a laissé des t(h)races ...
> L’Argentine n’est pas la Grèce
26 mars 2012, par pablo
Es verdad, la Argentina no es la Grecia,pero gracias a la devaluacion y al proceso de sustitución de importaciones que siguió la gente comenzó a encontrar trabajo, consumir y a contribuir al crecimiento económico.Por supuesto también por la mejor y mas justa distribución de la riqueza,sin olvidar el fenómeno de las cooperativas laborales de las empresas que los patrones abandonaron al comienzo de la crisis.
Cierto, todavia esta lejos de estar muy bien, pero ahora esta mejor y con mucha esperanza.
(Excuses moi, je toujours du mal avec la grammaire française).
Pablo