Devant la montée des incivilités et des conduites dangereuses, une association prend une initiative originale ce lundi 9 janvier.
La répression est du ressort de la police, et elle a son efficacité, comme le montre la généralisation des radars et la baisse (encore trop modeste) des accidents mortels en France. Mais il est d’autres moyens, plus doux, d’agir. Par exemple une démonstration d’accidentés de la route massés en fauteuils roulants sur des zones accidentogènes où la vitesse est excessive pourrait avoir son efficacité. Cela s’est-il fait ? Notre forum apportera peut-être une réponse.
Rendons compte plutôt de l’opération « coup de poing » montée par l’ association « Pau à vélo ». Les guillemets s’imposent, car il s’agissait par cette action ponctuelle de faire prendre conscience et de convaincre en occupant la piste cyclable par une cohorte de vélos. On n’est est pas au coup de pied aux fesses pour les malotrus, ni de main au panier (avec un fouet en poireau, par exemple) pour les dames désinvoltes. Les participants espèrent bien qu’il ne sera jamais nécessaire d’en arriver à ces extrémités et que leurs explications suffiront.
Ils constatent que bien des parents stationnent sur la piste cyclable en conduisant leur enfant à l’école ou en allant le chercher. Ainsi elle devient inutilisable et de plus la circulation est entravée. Or, pour être efficace, l’éducation en faveur de modes de déplacements doux doit commencer tôt. D’où la nécessité d’assurer la sécurité maximale pour les enfants.
Il n’y a que deux écoles à Pau bénéficiant d’une piste cyclable : celle du groupe Lapuyade et celle de l’école des Lauriers. Raison de plus pour que les aménagements de sécurité soient respectés.
Ajoutons que rien n’est pire pour un enfant que d’être bousculé au moment de la séparation d’avec les parents ou de leurs retrouvailles. Or, combien de parents se privent du moment de sérénité et de confiance que pourrait leur procurer une petite marche ou un petit trajet à bicyclette avec leur enfant. C’est souvent le moment des confidences, de l’expression de l’affection. En même temps, ils se privent d’un exercice recommandé par tous les acteurs de la santé publique.
Oui, il reste encore beaucoup à faire pour convaincre partout. En restant dans la courtoisie et le respect mutuel, comme cela a été le cas rue Lavignotte, donnons toutes ses chances à cet éveil.
Jean-Paul Penot
« Pau à vélo » Centre social de la Pépinière, 6 avenue Robert Schuman, 64000 PAU