Lors du combat présidentiel qui l’opposa à Nicolas Sarkozy il y a maintenant quatre ans, Ségolène Royal portait une idée particulièrement intéressante qu’elle appelait la "démocratie participative ". Elle proposait d’instituer une pratique démocratique permanente , au bénéfice de tous les citoyens, en leur ouvrant une porte "institutionnelle" à la participation aux affaires publiques les concernant.
Il se trouve que Ségolène fût dans sa jeunesse une élève de l’E.N.A., (École Nationale d’Administration ), où elle copina, au sein d’une promotion "Voltaire" de haut niveau, avec un certain Hollande, et d’autres encore, de la Gauche ou de la Droite, comme Villepin et Donnedieu de Vabres. Au classement de sortie, Ségolène s’orienta vers les Tribunaux administratifs tandis que Francois, bien positionné , gagna un poste intéressant à la Cour des Comptes,
Rappelons que depuis lors, ces deux majors du Socialisme militant ont fait partie des ministres de la République ( pour Ségolène) , et de la direction du parti socialiste en tant que secrétaire général ( pour François).
Il reste à savoir, puisqu’ils sont aujourd’hui tous les deux des candidats en campagne pour la prochaine échéance présidentielle, si la notion de "démocratie participative" reste de pleine actualité à Gauche. Pour ma part , à propos de cette "démocratie participative" prometteuse d’une pratique citoyenne revisitée, j’ai suggéré qu’il soit donné à tout citoyen ou toute association déclarée, le droit d’en appeler précisément aux Tribunaux Administratifs chers à Ségolène, par simple lettre recommandée et sans autres frais, lorsqu’il s’agit de dénoncer une violation caractéristique de la loi. A charge pour le tribunal destinataire de la plainte de dire si celle-ci est fondée en Droit, et de donner suite à la plainte dans ce cas.
Une telle proposition rejoint sur le fond celle formulée récemment par Bernard Boutin, rédacteur en chef de la lettre d’information "d’Alternatives Paloises". Celui-ci y propose un "référendum populaire", au sujet du problème d’urbanisme que pose à la ville de Pau la réorganisation de ses halles. Voilà donc un projet de référendum qui pourrait parfaitement rejoindre à l’avenir le cadre d’une pratique institutionnalisée relevant de la "démocratie participative". Et qui pourrait constituer à Pau le laboratoire d’étude opportunément offert par les circonstances à Mme Lignières-Cassou, l’actuelle maire socialiste de Pau.