A la fois d’accord et pas d’accord avec vous, Georges.

1/ Pour la vache et le bâtiment austère, oui. Mais alors, si le bâtiment est si austère qu’on puisse l’abîmer de la sorte, l’écraser de cette espèce de vache elle-même écrasée, il ne faut pas sanctuariser de telles architectures. Et il fallait en tirer les conséquences : le détruire. Ou le respecter ! Ou l’agrémenter, le transformer en mieux, le violer, pourquoi pas ? Pas l’écraser de cette masse... etc.

2/ Pas vraiment d’accord pour la médiathèque. "Erreur d’urbanisme" ? pas si sûr. "Sans esprit architectural" ? Non plus, même si, en effet, ce n’est pas un esprit révolutionnaire mais assez sage. Non, ce qui me choque le plus, c’est d’avoir donné le nom d’un homme à une bibliothèque, ce qui contrevient à tous les usages universellement acceptés sauf... la BNF qui fallit s’appeler Mitterand et que par quelques circonlocutions, circonvolutions et autres arguties, on a dé-rebaptisée BNF, SUR LE SITE François M. Sinon, il n’y a quela station de métro pour s’appeler Bibliothèque - François Mitterrand. Esprit jésuite, où ne te caches-tu pas ?

3/ D’accord avec vous aussi pour les halles. Pourvu qu’il y ait outsider !

Bernard Boutin propose un reférendum populaire sur le projet de rénovation des halles de Pau, sous réserve que la présentation de ce projet "fasse bien ressortir l’ensemble des enjeux" , ("l’enjeu esthétique y compris et pas uniquement celui-ci", précise-t-il !).

Je serais volontiers d’accord avec Bernard Boutin si le refendum dit" populaire" faisait l’objet d’un cadre institutionnel en France. Or il n’en est rien . Ségolène Royal avait bien fait de ce fameux referendum l’un de ses objectifs, dans sa campagne présidentielle de 2007, mais à ce jour personne n’a repris l’idée dans la primaire de Gauche.

On voit, et c’est un exemple, que ces fameux "comités de quartier" qui pullulent en France à la remorque des majorités municipales se prévalent d’un dévouement assidû à la "cause publique" et d’intentions purement "citoyennes". Or ils finissent trop souvent dans des manipulations politiques du plus bas niveau.

Le pire peut donc résulter des meilleures intentions ! La "vache avachie" qu’un "homme de l’art", mandaté par la mairie de Pau,a fait attérir sur le toit d’un bâtiment public "protégé" de la ville, à la satisfaction publique du maire ,est là pour nous le prouver. Cette aggression au site manifeste, que tout architecte des Bâtiments de France bien né condamnerait dans l’instant, doit nous inciter à la prudence en matière d’esthétique "populaire". Et pour les futures halles, la même prudence est de mise !

Je serais volontiers d’accord avec Bernard Boutin si le refendum dit" populaire" faisait l’objet d’un cadre institutionnel en France. Or il n’en est rien .

Ah bon ? Et ça c’est quoi : Référendum décisionnel local ?

"Aujourd’hui, toutes les collectivités territoriales, y compris celles à statut particulier et d’outre-mer, peuvent organiser des référendums locaux et ceux-ci ont valeur de décision."

A mon avis il faut les deux : laisser les habitants choisir certains projets, mais laisser aussi des jurys restreints en choisir d’autres pour éviter le consensus mou systématique.

Avec la vache écrasée, MLC a déjà utilisé son joker pour le mandat en cours : qu’elle nous laisse un peu choisir, maintenant