Vous rêvez de Macchu Picchu, dont on fête cette année le centenaire (de sa “découverte”), ou plus encore de Choquequirao ? Trop loin, trop difficile, trop coûteux ? Alors, suivez-moi en Lavédan !
Bon, je ne vous promets pas des ruines incas. Ni un entourage de pics culminant à 6.000 m. Mais, pour moins d’une heure de route et un peu plus d’une heure de marche vous bénéficierez d’un beau panorama et de l’occasion d’éliminer quelques toxines. On n’aborde pas les Andes, ni même le Mont Perdu sans un minimum de préparation physique. Surtout lorsque l’on a eu presque pas d’activité physique pendant les deux ou trois dernières années et que l’on s’est (presque) résigné au “Never more” (jamais plus). Si de plus on dispose de peu de temps, alors cette petite randonnée est idéale, et tout de même moins courue que le plateau du Bénou ou celui de Castet.
Sur la route de Saint Pée de Bigorre à Lourdes, prenez à droite avant d’entrer dans Lourdes la D13 qui conduit à trois villages Omex, Ossen, Ségus blottis au fond d’une petite vallée cachée. Arrêtez-vous sous une sorte de halle-lavoir à Ségus qui vous donnera quelques indications touristiques sommaires (la bergerie de Bernadette, un élevage de lamas...tiens, tiens). A gauche dans Ségus prenez une petite route qui monte raide après un virage serré. Un panneau vous interdit de dépasser 50 kmh, ce qui dénote un sens de l’humour de la part des Ponts et Chaussées, car ma vieille guimbarde ne doit pas dépasser 15 kmh à cet endroit-là.
Arrivé à un replat et une croisée de chemins marquée par un grand crucifix (Cap de la Serre, altitude 727 m), laissez votre véhicule dans un parc de stationnement (gratuit et désert). Les paresseux seraient tentés de pousser plus loin sur une route empierrée jusqu’à une ancienne ardoisière, passée une barrière canadienne, mais ce serait un mauvais calcul car ce parcours peut servir d’échauffement. Des pancartes vous indiquent "Pic de Pibeste 2 h". C’est un temps de parcours raisonnable , mais je me suis efforcé de le faire en 1h 20, tout en téléphonant et en prenant des photographies. La montée est assez raide, mais le chemin n’offre pas de difficulté. Ne vous laissez pas impressionner par les vautours perchés sur les rochers du Mail d’Arréou (1154m). J’en ai compté 5, d’allure assez sinistre, car ils ont l’air d’attendre qu’un mouton ou vous-même se fracasse sur les rochers. Le photographe est bien peu professionnel, car le temps de sortir mon appareil du sac et le compte n’y est plus....
Après la zone herbeuse du col d’Oustu le sentier s’engage de nouveau dans la forêt. Ainsi, pour l’essentiel cette randonnée a lieu à l’ombre, ce qui est bien agréable compte tenu de l’ardeur du soleil. Un cairn et quelques traits jaunes marquent le chemin, mais il est suffisamment bien tracé pour que l’on ne s’égare pas. En montant, le souvenir d’avoir fait cette randonnée il y a fort longtemps avec un collaborateur vietnamien me revient à l’esprit. Il soufflait (et sans doute souffrait) pas mal, car il est gros fumeur ; mais le spectacle des jonquilles l’avait enthousiasmé. Aujourd’hui, c’est moi qui souffle. Mais c’est ce que je suis venu chercher. Avec la récompense de la vue à l’arrivée sur la crête. Là, d’autres souvenirs affluent, un peu encapuchonnés de nuages, comme le panorama qui s’offre au regard. Plus exactement, que l’on s’offre en allant un peu à droite le long de la crête du Pibeste (1349m). La marche sur les pierres en lames de canif est peu agréable, mais un bon chemin s’offre bientôt à qui en veut toujours plus. Je recommande ce petit supplément jusqu’au Pène de Souquette (1420m). Le trajet dans le sous-bois est un enchantement et l’on peut voir toute la crête que j’avais visée à partir du Prat du Rey dans une balade précédente (que je vous raconterai si...). Le retour me conduit par ce bon sentier jusqu’à la gare désaffectée du téléphérique qui avait été installé là. Un joli belvédère !
C’est en redescendant que je réalise que la forme du Mont Agut qui s’offre à la vue bien en face au détour d’un chemin, pourrait servir de titre. Qu’en pensez-vous ?
Jeannot Petit Pâtre
Quelques conseils :
1) Partir tôt. Même sur une petite montagne, on peut être pris dans un brouillard épais et s’égarer. Mieux vaut éviter des recherches nocturnes et un affolement.
2) Ne pas partir seul : personne est à l’abri d’une cheville foulée ou d’une chute.
3) Emporter suffisamment d’eau, un chapeau de soleil, de la crème solaire, un vêtement de pluie et un vêtement chaud. Plus un petit en-cas.
4) Ne pas hésiter à prendre de bonnes chaussures de randonnée.
5) Des bâtons peuvent être utiles pour l’équilibre, surtout à la descente.
Un conseil particulier :
Si vous ne souhaitez pas affronter un dispositif policier digne de Tottenham ou d’une attaque de guerilleros, évitez les journées proches du 15 août. Lors de cette promenade, effectuée le 12 août, rejoindre la route des villages par le passage à niveau de Lourdes était impossible et des chicanes barraient la route en deux endroits. En fait de guerilleros, je n’ai rencontré qu’un groupe de Sud-Américains venu d’Equateur se dirigeant vers un camping. Je n’ai pas tenté de leur vanter le Mont Agut, mais eux m’ont dit d’aller en Equateur plutôt qu’au Pérou...
Très belle ascension en effet, mais plus "rude" que par le versant sud.
Par contre JPP a dû se mélanger la boussole en écrivant ; lorsque vous regardez le plan du village sur le panneau à l’entrée de Ségus, (un abris-bus plutôt qu’un lavoir ?), la route à prendre se trouve juste derrière vous, donc à droite (plein ouest) en venant par la D 13.
Très belles photos et très bonne suggestion de ballade,merçi à son auteur.
Quant au titre ,bonne idée,il y a une ressemblance en effet,avec le Huynapicchu le rocher pointu avec la végétation en plus .Le Machupichu étant situé au premier plan (constructions existante à la place des arbres).Les cartes postales reprennent sur le même vocable ’’machupicchu’ les deux sites