assurée par la compagnie Transavia, était-elle indispensable au développement de Pau et sa région ? A l’évidence non. Etait-elle importante ? Personne ne saurait le nier.
Devant l’échec (espérons le provisoire) de son ouverture, il est d’ors et déjà possible de tirer quelques conclusions.
- 1. Le Conseil Régional s’est merveilleusement bien retranché derrière l’argument consistant à préserver « l’équilibre concurrentiel au sein de son territoire ». Fort des mauvaises expériences « Ryanair », commercialiser des lignes aériennes n’appartient pas à son champ de compétences, dit-il. Ne pas agir pour ne pas fausser la concurrence... En quelques mots, n’aider personne vaut mieux qu’aider quelqu’un car il court le danger de voir son voisin se plaindre. Belle leçon pratique de développement économique !
- 2. En ce qui concerne les acteurs plus locaux, on peut regretter le manque de véritable initiative, même si dans les derniers jours le président de la Communauté d’Agglomération s’était dit prêt à augmenter la participation au financement mais à la condition que le Conseil Général le suive. D’autres communes bénéficiant des retombées du tourisme auraient également dû s’y associer tout comme les acteurs privés auraient dû être incités à y prendre part. Malheureusement aucun acteur n’a véritablement réussi à fédérer les énergies et les intérêts. La rivalité institutionnelle semble l’avoir emporté sur la coopération et l’union. Finalement il n’a manqué qu’un peu moins de €100,000 pour que le financement soit bouclé.
- 3. Comment nos élus peuvent-ils se trouver face à des contradictions aussi grandes ? Comment affirmer se battre pour le développement économique et ne pas tout faire pour mener à bien ce projet ? Comment se retrancher derrière le droit alors qu’il s’agit d’emplois et de développement économique ? Comment ne pas voir que cette ouverture peut en entraîner d’autres et nous permettre d’acquérir de l’expérience en la matière pour attirer d’autres compagnies ? Sans faire de calculs très poussés, on voit bien que les revenus générés par cette ligne sont très largement supérieurs à l’aide annuelle de €250,000 demandée par la compagnie.
C’est pour cela que l’on ne peut que se féliciter de l’initiative pleine de bon sens de la communauté hollandaise du Sud-Ouest qui, forte du succès des premières liaisons, fait circuler une pétition pour dénoncer la suppression de la ligne.
En guise de conclusion faisons un vœux : que cet article se conjugue dans quelques semaines au passé...