Réalisateur : Guillem Morales Scénariste : Oriol Paulo, Guillem Morales Avec : Belén Rueda, Lluis Homar, Julia Gutiérrez Caba, Pablo Derqui, Francesc Orella...
Synopsis : Quand Julia apprend la mort soudaine de sa sœur Sara, tout semble clairement indiquer qu’elle s’est suicidée. Mais Julia n’arrive pas à accepter cette version des faits et commence à passer au crible les événements qui ont eu lieu les derniers mois avant le drame. La découverte d’éléments déconcertants, en désaccord avec la personnalité de Sara, et sa rupture de contacts avec son entourage, ne font que nourrir les soupçons de Julia quant aux circonstances réelles du décès. Décidée à résoudre l’énigme de cette ultime période, Julia devient l’objet d’une singulière menace qu’aucune autre personne autour d’elle, y compris son mari Isaac, ne semble percevoir, alors même que la maladie dégénérescente dont elle souffre prend le dessus, la plongeant petit à petit dans l’obscurité. La compréhension et l’amour d’Isaac avaient jusqu’alors eu raison des attaques de cécité de Julia, mais une série d’incidents inquiétants, et toujours plus violents, menacent son équilibre, l’enfermant inexorablement dans le monde des ténèbres, à la merci de la présence terriffiante qui s’y terre...
Les Yeux de Julia prend le pari de proposer au spectateur un autre film que celui qu’il était venu voir, et c’est tant mieux. Plutôt que de refaire éternellement le même film de fantômes, Guillem Morales fait le choix du thriller à tendance hitchcockienne presque classique qu’il démonte ensuite pour proposer une variation fort séduisante du giallo italien. Pur film d’ambiance que film de trouille, misant essentiellement sur la peur primale de ses personnages et sur les jeux de lumière, il s’agit au final d’une sorte d’exercice de style de cinéma pour illustrer la détresse aveugle. En résulte une oeuvre profondément humaine, à la poésie morbide et aux images d’une grande classe. On lui reprochera bien quelques erreurs de jeunesse et un manque de confiance en lui mais Les Yeux de Julia possède ce petit quelque chose qui transcende les séries B en très bons films.