Ici, à A@P, nous sommes attentifs à la politique de communication de la ville. Nous savons que la communication sert souvent à justifier des dépenses dont les palois ne sont guère bénéficiaires, hormis quelques catégories particulières comme cafetiers et hôteliers.
Aussi, c’est un plaisir de constater que la ville fait parfois parler d’elle sans bourse délier. Evidemment, cela ne peut être un plaisir que s’il s’agit d’une communication positive. Nous pouvons nous passer de scandales, de mitraillages et de faits divers sanglants comme nous en avons connu. Bien qu’il s’agisse d’une radio nationale, France Inter, l’heure n’est sans doute pas celle de la plus grande écoute (les informations de 6h du matin en ce début d’août).
Mais un peu de publicité touristique est toujours bon à prendre. Tant de parisiens me demandent comment s’écrit Pau, comme s’il s’agissait d’une ville exotique ou au moins transalpine !
J’avoue cependant que j’aurais souhaité le sujet moins macabre et plus en rapport avec des évènements que nous fêtons cette année, comme l’anniversaire de la mort d’Henri IV ou celui de l’avènement de la dynastie suédoise. En effet, le chroniqueur de France Bleu Béarn repris par France Inter entretenait ses auditeurs des charmes du cimetière de Pau. La ville ayant accueilli au 19ème siècle la fine fleur de la bonne société, et des fleurs en voie de se faner parfois, en raison des ravages de ce que l’on appelait alors la phtisie, son cimetière recèle les dépouilles de personnalités relativement célèbres comme la femme aimée de Franz Lizt. Le guide qui peut vous faire visiter les lieux connaît plusieurs anecdotes savoureuses.
Cela m’a conduit à comparer les mérites d’une telle visite à ceux de visites au plus fameux cimetière français, celui du Père Lachaise. Je n’ai encore ni visité l’un, ni visité l’autre. Il faut que je me presse avant que la visite soit perpétuelle. Pour ce qui est du Père Lachaise, je crains que les places ne soient trop chères, la proximité de tant d’hommes et de femmes illustres faisant monter les prix, comme ceux de l’immobilier parisien. Dommage, car on doit y croiser plus de belles étrangères qu’à Pau.
A moins que le guide palois, dont on m’a dit le plus grand bien, n’attire les visiteurs autant qu’un des guides du Père Lachaise, présenté ainsi par Pariscope : « Humour noir au Père Lachaise par Bertrand Beyern : la plus belle (et la plus drôle !) des promenades avec le plus célèbre des guides (un spectacle à lui tout seul depuis 20 ans, par tous les médias) ».
Jules Renard disait qu’il suffit d’ajouter deux lettres à Paris pour changer la ville en paradis. Il ne reste plus à Pau pour affronter la concurrence qu’à se présenter comme porte des Pyrénées, voire des pics d’Enfer...
Et, en dépit de ce que clament les anti-ours, mon cœur ne peut compter que sur lui-même, et pas sur ces plantigrades, pour, de battre s’arrêter.