Voilà déjà un mois qu’ André Labarrère a disparu : il semble que c’était hier... et voilà déjà que son œuvre s’estompe ; les palois laconiques commentent : "Ah ! Il a fait des choses pour sa ville". Des choses. Terrible imprécision du verbe qui ne traduit que trop bien le flou de la pensée. Tout se mêle : les réussites, les ratés, les renoncements, les travaux inachevés...
Alors, devant cette amorce d’oubli, des voix s’élèvent, voix d’amis et voix d’adversaires, pour proposer que soit immortalisé le nom de l’homme, à défaut de son œuvre. Donnons son nom à un lieu de Pau : débaptisons/ rebaptisons la rue Serviez, suggère P. de Stampa, la place Clémenceau avance Yves Baradat... La liste des propositions n’a pas fini de s’allonger ; alors rappelons quelques évidences que l’émotion encore toute fraîche semble faire perdre de vue.
D’abord, faut-il déshabiller Paul pour habiller Pierre ? Pourquoi ne pas donner le nom de l’ancien maire à une nouvelle artère, à un nouveau rond-point, à un nouvel espace en cours de création ? Lui qui aimait innover, il devrait apprécier.
Ensuite, nul ne peut nier qu’il existe une sorte de hiérarchie implicite. Il n’en va pas de même des figures nationales ou internationales comme des figures locales. Certains grands noms ont acquis une place dans l’Histoire du monde, de la nation, de notre pays. D’autres, chers à une partie de leurs concitoyens, seront toujours des maires reconnus dans leur ville. Les uns nous donnent la rue Golda-Meïr, la place Clémenceau (alias Sarajevo), le Rond-Point François Mitterand ; les autres la rue Gaston Lacoste, la rue Henri Faisans, la rue Louis Sallenave (pour qui André Labarrère avait choisi en 1981 une partie de l’avenue Philippon).
Enfin, si certains hommes -dont André Labarrère- ont rêvé de leur vivant de "passer" ainsi " à la postérité", nous qui restons, écoutons la sagesse des Anciens nous rappelant la vanité humaine : "Immemor posteritas"*.
Pour ma part, je milite pour une statue de "l’Homme", square Aragon, en bordure du Palais des Pyrénées qu’il aimait temps. La posture est à trouver : un doigt pointé vers le Pic du Midi d’Ossau ? En tenue d’Henri IV, fier de sa ville-royaume ? Un sourire goguenard, nous disant "je vous ai bien coui..onné"... ? A vos tablettes ! Monsieur le Maire a besoin de l’avis de la population.
> Zénith, palais des sports, médiathèque : y’a le choix
2 juillet 2006, par Golfech
Adishatz
Zénith, palais des sports, Jai alai, ou future médiathèque : y’a le choix pour donner le nom d’André Labarrère à un édifice sans pour autant débaptiser un autre lieu, place ou avenue, et renier ainsi le respect qu’ont eu nos prédécesseurs pour d’autre personnalités, plus ou moins connues, plus ou moins glorieuses.
Un peu de décence, messieurs dames dans l’idolatrerie et la flagornerie post-mortem. Dédé doit bien rire... jaune !