Une façon comme une autre de rendre hommage à l’homme du 18 juin 1940 à l’occasion du soixantième dixième anniversaire de cet événement. Ces quelques phrases témoignent de son humour et permettent de mieux connaître le Général de Gaulle.
« Malheureusement les Français ne sont pas toujours la France » D’après Jacques Vendroux.
Après les élections législatives de mars 1967. « Quepuis-je faire, quand tant de gens s’en fichent ? Et quand ceux qui ne s’en fichent pas tout à fait pensent avant tout à eux, à leur carrière, à leurs intérêts personnels, à leur compte en banque ? Quand il n’y a plus que des gens comme ça, un pays est fichu !"
« La droite ignore ce qu’est la nécessité de la générosité et la gauche se refuse à la nécessité de la puissance. » Début 1960.
« Les partis : des organisations professionnelles pour la conquête des places. »
À la veille des élections législatives de 1951. « Vousdeviez le savoir ; il n’est pas possible de se faire élire sur un programme et de l’appliquer. Car le choix est simple : ou l’élu trompe ses électeurs, ou il trompe l’intérêt du Pays. » D’après Philippe Ragueneau.
À un ministre qui se plaint des commentaires de la presse. « Quand on est ministre on ne se plaint pas des journaux. On ne les lit même pas. On les écrit. »
Suggestion de la création d’un ministère de la Femme. « Et pourquoi pas un sous-secrétariat d’Etat au Tricot. »
Londres, vers onze heures, le soir de Bir Hakeim. Le Général marche dans la rue en compagnie de Maurice Schumann qui racontera la scène suivante. Abordé par deux Françaises qui, de toute évidence, pratiquent le plus vieux métier du monde, de gaulle accepte de signer un autographe sur une photographie du chef de la France libre qu’une des deux dames a fait surgir de son sac. La dédicace restera dans la mémoire de Schumann : « Àmadame X..., qui a travaillé pour l’entente cordiale. »
Le 29 mai 1968 en pleine émeute, de gaulle « disparaît ». Le 30 mai, il réapparaît. Pompidou digère mal de n’avoir pas été informé et le reproche au chef de l’Etat. « Au moins, vous saurez maintenant, tout comme moi en juin 40, ce que c’est que d’être seul avec la France sur les bras... »
« Je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes. Je n’aime pas les MRP parce qu’ils sont MRP. Je n’aime pas mes partisans parce qu’ils aiment l’argent... »
Eté 1958. De Gaulle vient de revenir au pouvoir, et bénéficie d’un formidable « état de grâce ». « Oui les commencements sont toujours délicieux ... Je crois me rappeler que Victor Hugo a écrit quelque chose de très piquant, à ce sujet, s’agissant du supplice du pal *. »
Les épouses des dignitaires, conviées aux repas ou réceptions de l’Elysée, font assaut d’élégance.
« Vous portez ce soir, madame, une bien jolie robe !
Oh ! On me l’a déjà souvent vue ici, Général, ce n’est pas la première fois que je la mets ...
Eh bien tant mieux, madame, comme ça on saura qu’elle est à vous ! »
Pour comprendre il faut savoir que l’usage voulait que les élégantes louaient et louent certainement encore, leurs toilettes pour ces invitations.
25 mars 1959. Conférence de presse à l’Elysée.
« La liberté d’écrire et de publier est un droit. A ceux qui en prennent la responsabilité, il est loisible de suer le fiel et de cracher le vinaigre, comme de distribuer le lait et de répandre le miel. »
Compilation par Joël BRAUD
In De Gaulle - Traits d’esprit choisis par Marcel Jullian - Éditions de la Seine et Editions Le cherche midi éditeur, 2000.
*Il s’agit d’une allusion aux vers que Victor Hugo nota un jour dans ses carnets Choses vues : Le supplice du pal, Qui commence si bien Et qui finit si mal ...