Changer avec lui, est-ce possible ??
Les TIC et le stress au travail :
D’après un texte de Thierry Venin, chercheur doctorant CNRS UPPA paru dans La République le 11/04/09
1°)Le stress au travail constitue une véritable pandémie. Il serait responsable de :
• 50% de l’absentéisme,
• d’environ 3000 décès par an,
• de 3,5 millions de jours d’arrêt de travail,
• de dépressions, suicides,maladies cardio-vasculaires,
• de troubles musculo-squelettiques,maladies de peau, gastrites,insomnies, alcoolisme.
Les premières estimations officielles du coût social traduisent l’ampleur du problème : 3 à 4% du P.I.B, soit environ 60 milliards d’euros ou encore de 5 à 6 fois le déficit annuel de la Sécurité sociale !!!!.
2°)Un aspect de cette pandémie est la part que prennent les Techniques de l’Information et de la Communication, ces fameux « TIC ».
C’est d’abord le volume d’informations qui frappe. La moindre petite carte mémoire de la taille d’un timbre poste qui équipe un téléphone portable ou un appareil photo.numérique peut embarquer 200 fois l’œuvre complète de Shakespeare ;
3°) Et où est l’homme dans tout cela ?
C’est avec notre cerveau de « chasseur cueilleur » que nous entrons dans l’ère numérique !
L’homme finit par être « un bogue » trop lent entre deux ordinateurs ; où les sollicitations électroniques continues favorisent l’émergence d’un homme immédiat, réactif, sans passé ni perspectives. Le travail passe à la maison et la maison au travail. Tout devient urgent et nécessairement important ; il n’y a plus de « priorisation » des tâches. Aujourd’hui, un cadre reçoit en moyenne 85 mails quotidiennement ( sans compter les « pourriels »), cela représente une sollicitation électronique toutes les deux minutes !. Comment alors travailler sereinement en fonction d’objectifs clairs, comment prendre un peu de distance réflexive et stratégique ou encore se concentrer une heure ou deux sur un dossier complexe ?
Le culte de l’urgence et de l’immédiateté télé communicationnelle se répand, les perspectives s’écrasent, la notion de projet se perd.
Complément personnel :
Les fausses orientations, les mauvais choix, les erreurs, les insuffisances, en bref, le dysfonctionnement public ou privé, sont immédiatement perçus, par le citoyen de base ou la hiérarchie, sans raisonnement préalable, comme un manque de conscience professionnelle, de compétence, de mauvaise volonté, de refus des réformes. Le seuil de l’inadéquation, de l’inaptitude de la biologie humaine à s’adapter à ce décalage entre la vitesse de l’influx nerveux (entre 2m et 120 m/sec) et celle d’un message informatique, est dépassé. Tant qu’on n’aura pas compris cela, la dissociation entre la demande du toujours plus et son impossibilité à le réaliser, entraînera des conflits, des oppositions de plus en plus violentes et incontrôlées, des pertes financières beaucoup plus coûteuses que celles qui résulteraient d’une adaptation fonctionnelle
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