Si les causes des nombreuses tempêtes qui parcourent la
France et le Monde sont en recherche d’explications et sont donc encore
incertaines, les conséquences, par contre, sont chiffrables qualitativement et
quantitativement.
Les bilans sont excessivement lourds dans le SW et, à ce
niveau, on peut énoncer des causes :
1°) D’abord la transformation de nombreux terrains boisés
dans les Landes, en champs de maïs, a ouvert des brèches dans la barrière
protectrice des forêts contre les assauts des vents d’ouest vers l’intérieur
des terres, favorisant l’effet destructeur dans l’arrière pays. Si Pau a été le berceau de l’aviation, il y a
des raisons.
2) Au sein de ces forêts, il est conseillé par les
chercheurs de séparer régulièrement les plantations de conifères par des
feuillus ; ceux-ci on un double avantage :
üIls luttent efficacement contre les épidémies de
parasites qui affaiblissent les arbres, que ce soit les champignons du bois ou
les chenilles processionnaires.
üCes feuillus sont beaucoup plus résistants au
vent du fait d’un système radiculaire pivotant, et constituent donc une
protection pour les Pins.
üLa densité de plantation, motivée par un besoin
de poussée rapide, fait que les arbres montent en fût plus rapidement et
développent un système radiculaire fragile, d’où les chutes plus faciles en
grand nombre, les uns entraînant les autres.
3°) Au niveau de l’urbanisme :
üLa multiplication des constructions légères,
individuelles, scolaires, agricoles, moins coûteuses donc plus fragiles,
üLes bâtiments industriels, commerciaux, de grand
volume, et surtout de grande surface, en préfabriqués légers et peu résistants
ont une prise au vent considérable.
üLe bétonnage ou goudronnage dans les villes et
les campagnes des bords de routes, des trottoirs fragilisent les arbres
décoratifs qui deviennent plus sensibles à « la verse » !.
üL’ouverture de couloirs par l’élargissement ou
la construction de routes ou autoroutes.
Tous ces éléments sont autant de facteurs qui augmentent les
risques de destruction pendant ces tempêtes.
4°) L’enrochement, le bétonnage, la disparition des espaces
d’expansion des rivières( saligues), parfois le déboisement des berges, les
constructions industrielles ou même individuelles, à proximité des rives, sont
autant de risques, en cas de chutes d’eau violentes, comme ce fut le cas ces
derniers jours. Ne nous étonnons pas si les inondations sont fréquentes.
5°) La présence de lignes électriques et téléphoniques,
toujours édifiées , en résistance, à la limite des seuils réglementés, sur la base
de moyennes obtenues à partir d’un petit nombre d’années, fait que la
résistance à des neiges ou vents « hors normes prévues » est une
catastrophe.
6°) La diminution programmée pour raison d’économie, au
niveau du matériel et des hommes des services des téléphones, d’EDF, des
pompiers, des chemins de fer, de la voirie, contribuent à rendre de plus en
plus difficile et de plus en plus long, l’entretien, les secours, les
dépannages en cas de sinistre. Surtout, ne pas dire que c’est
exceptionnel ! Quand cela se multiplie, comme c’est le cas, en qualité et
quantité, ce n’est plus de l’exception, c’est une défaillance politique au
niveau de la prévision, de la gestion, de la planification des possibilités
immédiates d’intervention.
Les solutions ? :
üEnterrer les lignes
üRecruter du personnel
üReboiser les espaces cultivés en respectant des
densités moins importantes.
üTraiter les forêts en introduisant des feuillus.
üConstruire tous les bâtiments suivant des normes
adaptées à l’évolution climatique, non pas celles basées sur les cinq ou dix
dernières années mais celles prévisibles sur les 5 ou 10 prochaines
années !.
üNe pas favoriser la densité de la circulation en
général et celle des poids lourds en particulier, ils ont besoin de routes plus
larges, c’est-à-dire privilégier la voie ferrée.
üLaisser les rivières divaguer en ménageant la
largeur des vallées, bassin naturel de rétention. .
Les solutions imposent des dépenses supplémentaires ;
c’est un choix de société :
üoù l’on injecte à fonds perdus dans les banques,
et dans l’industrie automobile,
üoù on investit pour l’avenir.
N’oublions pas que les conséquences de ces tempêtes sont
payées par la peur, l’angoisse, la perte des économies difficilement réalisées,
parfois ,hélas, par la santé et la vie de ceux qui subissent la déficience
d’une politique nationale uniquement basée sur les bénéfices particuliers. Si les forces de la Nature ne sont pas gérées
démocratiquement, les décisions sur les moyens à mettre en œuvre, dans notre
société, le sont. Nous commémorons cette année l’anniversaire du bicentenaire
de Darwin ; cela devrait être une occasion de réfléchir à ses différentes
conclusions auxquelles la très grande majorité du monde scientifique adhère. La
sélection naturelle conserve, non pas les meilleurs, mais les plus adaptés, ce
qui est loin d’être pareil. Face aux forces naturelles qui évoluent sans cesse
et nous dépassent complètement, adaptons-nous ; les quelques solutions de
bon sens évoquées pourraient être un point de départ applicable par nos élus.
mon coeur se brise de tristesse en voyant notre verte aquitaine dévastée !!
Mais, tirons en une ultime leçon ! plantons différemment, pratiquons l’agriculture diversifiée, ne bitumons plus en dépit du bon sens !! Alors, ...Peut-être reverrons, les coquelicots, les papillons, les grenouilles, les abeilles etc...(chantal)