Pau, porte des Pyrénées, se voit-elle comme un passage ou bien comme un lieu de séjour capable d’attirer une clientèle touristique ?

La ville de la banlieue parisienne où j’allais à l’école n’avait ni lycée ni collège. Pour cela il fallait marcher, puis prendre un bus puis le métro pour se rendre au Quartier latin. Mais la municipalité encourageait la culture et les études. Elle ne cachait pas sa couleur politique puisqu’elle a donné le nom de Louis Aragon à la station de métro qui s’est créée depuis. Pour encourager ses enfants qui obtenait le Certificat d’Etudes Primaires (le diplôme dont je suis le plus fier), elle offrait un dictionnaire et une journée de découverte à la mer, à Etretat. Il m’arrive encore de consulter ce Nouveau Larousse élémentaire, léger et qui tient bien en main.
Mais jusqu’à aujourd’hui je n’avais pas consulté l’entrée « Pau », même lorsque, travaillant au Canada on m’a proposé un poste à Pau et que je me demandais ce que j’y trouverais. Voici ce qu’on y lit :
Pau, anc. cap. du Béarn, ch. l. du dép. des Basses-Pyrénées, sur le gave de Pau ; 48 300 hab. (Palois). Château où naquit Henri IV. Station hivernale.
Cette dernière locution ne vous intrigue-t-elle pas ? Comme vous le devinez, l’édition n’est pas toute récente ; mais elle ne date pourtant pas du 19eme siècle et du docteur Taylor qui prenait soin des phtisiques. Que peut-elle recouvrir aujourd’hui ?
Il existe des dessertes par autocar vers Gourette. Mais sont-elles capables de rendre attractif un séjour à Pau pour ceux qui s’adonnent aux sports d’hiver ? On peut en douter, même si l’on reconnaît leur utilité pour la population locale. La ville ne dispose plus d’une patinoire ; contrairement à d’autres villes (même Jersey !) elle n’a jamais songé à des pistes de glisse artificielle, sauf de manière très transitoire. Elle propose bien des spectacles, mais sont-ils assez attractifs pour les vacanciers skieurs ? Les hôteliers sont-ils en mesure de répondre à une attente et à un développement du tourisme hivernal (qui contribue de manière importante à la bonne place de la France en matière de tourisme) ?
 La question mérite d’être posée en ce janvier glorieux pour la neige et le soleil. Elle ne s’adresse pas qu’aux spécialistes du tourisme et qu’aux transporteurs, aériens et terrestres.

- par Jean Paul Penot