Ces temps-ci plusieurs sigles émaillent les discussions politiques ou les écrits journalistiques. Le dernier en date concerne la TPU, Taxe Professionnelle Unique. La taxe professionnelle est pour les entreprises ce que la taxe d’habitation est pour les particuliers. Depuis que les salaires sont exclus de la base de calcul de la TP, celle-ci est calculée sur la seule valeur locative des investissements réalisés par les entreprises. Le taux d’imposition est déterminé pour la majeure partie par la commune sur laquelle se situe l’entreprise. Depuis la création de la Communauté d’Agglomération Paloise, les taux d’imposition sont en voie d’harmonisation. La taxe baisse donc pour Pau et Lescar et augmente pour toutes les autres communes.
Si l’harmonisation n’est pas contestable, puisque tous les habitants de la CAP, Communauté d’Agglomération Paloise, profitent des mêmes services, on peut légitimement se poser la question de la hausse de la TP pour la majorité des communes. Certes l’un des objectifs d’une communauté de communes est de proposer une plus grande offre et une plus grande qualité de prestations aux habitants et aux entreprises. Mais ne peut-on pas imaginer, au moins une fois, que la mise en commun de moyens puisse générer une économie d’échelle qui entraînerait une baisse des coûts et par la même une baisse de la fiscalité ? N’y a-il pas une autre logique que celle du toujours plus.
Les entreprises une fois installées sur une commune sont prisonnières pour plusieurs années. Il est donc aisé de les prendre en otage.
Nos élus doivent avoir les mêmes objectifs que les chefs d’entreprises : préserver les emplois générateurs de richesse. Il leur faudrait donc régulièrement remettre en question les qualités des services délivrés à leurs administrés et leurs coûts. Examiner les modalités de fonctionnement des services communaux, faire la chasse aux dysfonctionnements et aux dépenses illégitimes, et dans certains cas y substituer des entreprises capables de réaliser certaines prestations à moindre coût.
Un autre aspect à prendre en considération est celui de l’esprit du donnant donnant entre élus. Si tu n’es pas d’accord avec moi tu n’auras pas ta part.
Chantage ? Si tu n’es pas d’accord pour que mon projet soit voté, quand ton tour viendra, je ne voterai pas le tien. Chantage également ? En attendant, la note s’alourdit régulièrement. C’est ubuesque !
Nous connaissons bien sûr la réplique : « j’ai augmenté les impôts et j’ai toujours été réélu ». Ne faisons pas de politique politicienne ici, pensons simplement à nos enfants. Créons des conditions telles que de nouvelles entreprises voient le jour dans de bonnes conditions et que celles existantes ne croulent pas sous une pression fiscale trop forte ou qu’elles ne soient pas tentées par l’aventure de la délocalisation.
Soyons raisonnables dans les investissements somptuaires, privilégions ceux qui créent des richesses, ils génèreront demain des ressources supplémentaires pour la collectivité non pas par un alourdissement de l’impôt, mais par l’augmentation du nombre de contributeurs. Mais pour cela il faut une vision à plus long terme !