La perte de Billère par la "droite municipale" est la conséquence logique de plusieurs facteurs :
Un échec personnel du maire sortant dont il ne peut qu’assumer, lui et lui seul, l’entière responsabilité. Il a été sanctionné par une double défaite qui confirme bien ce phénomène de rejet.
D’une part, cela tient aux projets qu’il n’a pas mené à terme (la place de la mairie, ..) ou sur lesquels il a voulu passer en force (le projet de piscine - qui lui a été fatal).
D’autre part, c’était une personnalité "brillante" mais "cassante". Que ce soit à Bordeaux (Agence nouvelle Communication avec un clash avec la directrice), à Pau (SEPA avec la mise en place d’une vague de licenciements ; OREP avec une destabilisation "de facto" de la structure suivie d’une vague de licenciements qu’a dû assumer son successeur), il s’est fait, au fil du temps, de très nombreux ennemis. Ce sont aussi les rencontres informelles, les dîners en ville où l’on "habille untel ou untel pour l’hiver" et dont l’intéressé est, bien entendu, tenu informé par des indiscrétions (cela doit peut être rappeler des souvenirs à Monsieur SAURY ), son attitude considérée "méprisante" par de nombreuses personnes (et comme relevé par un des intervenants sur ce blog), n’ont fait qu’amplifier ce ressentiment. Et la sanction est arrivée aux dernières élections. Il n’en est pour preuve que le maintien de la liste dite "dissidente" menée par deux de ses anciens adjoints à la mairie et soutenue - en sous - main - par plusieurs autres anciens élus qui ont été "remerciés" au fil des mandats. Ce furent aussi - semble t il - les maladresses de l’entre deux - tour envers l’initiateur de la liste dite "dissidente". Il est donc évident que de nombreuses personnes avaient la volonté de voir chuter Jean ARRIAU et ont mené leur entreprise à terme.
Enfin, c’est son positionnement politique "à géométrie variable" qui a exaspéré tout le monde. Monsieur ARRIAU était RPR (puis UMP) et devait donc respecter la discipline du rassemblement (ou de l’Union) comme tout un chacun. Jean GOUGY, en ses qualités de secrétaire départemental (puis de Président), n’a fait que rappeler la discipline de la formation. On ne peut pas toujours avoir un pied dedans et hors de sa formation d’appartenance. Faire le choix de Français BAYROU était parfaitement honorable mais, à ce moment là, il fallait en tirer les conséquences logiques et rejoindre l’UDF. De plus (mais ici ce ne sont que des rumeurs - qui semblent néanmoins fondées)à plusieurs reprises, il s’est - par ignorance du rôle réél de ses interlocuteurs - opposé à des "agents" de la tendance que l’on pourrait baptiser de "foccardienne". Ceux - ci auraient alors lancé un véritable "contrat" politique contre lui et attendu le moment de déclencher les représailles. A cette fin, ils se seraient signalés dès la législative qui l’avait opposé en vain avec MLC et intéréssés de très près à un certain nombre de faits, collectés des informations, ... Mais ceci n’est qu’une rumeur. En fait la mairie de Billère a été perdu dès cette législative.
Mais ce qui aura le plus exaspéré le "quidam moyen" ce sera le ton professoral (voire considéré comme hautain par certains). Beaucoup de ces contradicteurs se sont sentis humiliés à l’issue d’entretiens.Cela se dit et finit par représenter un nombre important de bulletins de votes.
le positionnement dans la "majorité départementale" dont on sait qu’elle ne travaille qu’au profit du seul Pays Basque. Le label était mauvais et s’est d’ailleurs traduit par une " branlée mémorable" (notamment en Béarn). Il est vrai que Jean CASTAINGS sera un président parfaitement honorable pour cette nouvelle assemblée (et que l’on ne peut que lui adresser des voeux sincères de pleine réussite pour redresser la barre de l’institution départementale qui en a grand besoin et mettre "au pas" un certaine nomenklatura qui n’a rien à envier à celle qui sévissait en URSS). Mais que dire de l’attitude du nouveau président délégué (et ex président) qui est pour le moins pitoyable. Un peu de dignité et de décence ne nuit pas à la fonction politique et ne fait que la crédibiliser. Enfin, cette majorité n’existe que par la présence de deux socialistes "retournées" mais qui n’offrent aucun critère de fiabilité ( qui dit qu’elles ne rebasculeront pas de l’autre côté ? la trahison est une démarche intellectuelle et il n’y a que la première fois qu’il en coûte). La situation qui se présente ici est la pire qui puisse être notamment en terme de cohérence et de fiabilité pour le département.
l’usure de la majorité municipale avec la présence permanente d’un même triumvirat qui a ,à son corps défendant, fini par excéder les gens et susciter un phénomène de rejet. Certes celui -ci est parfois infondé et suggestif mais il est cependant réél.
Alors demain ? Avec près de 54 % des voix, la "droite et le centre" sont localement majoritaires et représentés par deux groupes disincts d’élus :
l’un constitué de gens désavoués par l’électorat et qui pourront très difficilement créer une dynamique de rassemblement.
l’autre constitué par des personnes battues certes mais qui ont pour elles d’être relativement "neuves" et qui n’ont pas été usées par une multiplication de mandats successifs. D’autre part, ce second groupe dispose d’un leader de grande qualité et qui, au cours de cette dernière campagne -galop d’essai ?- a prouvé ses capacités de leader, d’animateur et su proposer un programme politique "cohérent".
Rien n’est à écrit dans le marc de café. Mais cependant, une certitude : les billérois souhaitent une longue retraite politique à Jean ARRIAU.
Les titres sont révélateurs : A Billère on titre sur "La chute de Jean Arriau", à Jurançon on titre sur "La victoire de Bernos". A@P est devenu le forum du Modem (ou de ce qu’il en reste). On peut se demander s’il y a un nouveau maire à Billère. Au fait, qui est-ce ?
> Point de vue : La chute de Jean Arriau
3 mai 2008, par Paul Itologue
Ne faites pas de déductions trop rapides, cher Autochtone palois. Après tout cet article est assez critique à l’égard d’une personnalité qui a soutenu François Bayrou.
Mais il est vrai qu’il aurait pu aussi analyser les raisons de la victoire de Jean-Yves Lalanne. Ce n’était pas le thème de l’article. Mais rien ne vous interdit d’en écrire un centré sur ce thème.