Certains, mais ils sont rares, ne connaissent pas le surnom de Gibus. Il s’agit de Gilbert DUCLOS-LASSALLE, Béarnais de son état et ancien professionnel du cyclisme au palmarès éloquent. Son avis nous intéresse. Que pense-t-il d’une certaine actualité du monde du vélo ?
Rencontrer Gilbert DUCLOS-LASSALLE au détour d’une réception comme il en existe beaucoup à l’occasion des vœux, est forcément l’occasion de lui demander ce qu’il pense des aveux de Lance ARMSTRONG.
Gibus n’a pas la langue de bois et grâce à une sympathie naturelle, il sait parler sans détour. Les aveux d’ARMSTRONG ne sont que des aveux incomplets. Bien sûr il se droguait et tout le monde le savait au sein du milieu du cyclisme professionnel, mais ce qu’il a dit devant la télévision américaine nous laisse sur notre faim. Il doit en dire davantage.
Et pour bien nous faire comprendre ce qu’il entend par là, Gibus nous éclaire de son expérience. Lui-même a été soumis à plusieurs reprises à des contrôles antidopage (toujours négatifs). Le coureur est appelé à se présenter dans le local prévu à cet effet et là, il se trouve devant un médecin et des infirmiers. Il subit des prélèvements qui sont placés dans deux contenants anonymes simplement identifiables par un numéro. Les prélèvements ainsi récoltés sont envoyés par porteur au laboratoire de Fontenay aux Roses en région parisienne.
En principe, seul le service médical connait l’identité du coureur et est capable de faire le lien entre un numéro et celui-ci.
Les produits utilisés par ARMSTRONG étaient connus et facilement détectables par les biologistes. Ce dernier a été contrôlé de nombreuses fois au point que certains affirment qu’il a été le coureur le plus contrôlé. Alors comment expliquer qu’il est passé à travers les mailles du filet ?
La réponde Gibus est claire, parce que dans le cheminement du contrôle, ARMSTRONG a forcément bénéficié d’une complicité.
Lorsqu’un résultat est positif, le second prélèvement est utilisé pour une contre expertise. Le résultat est envoyé aux instances nationales et internationales qui ont pour mission de prendre des sanctions. Si ces sanctions ne sont pas prises c’est parce que quelqu’un qui protège ARMSTRONG et qui est capable d’identifier un numéro, a, soit fait disparaître le résultat, soit ne l’a pas affiché. Et ainsi, comme ne sont publiés que les résultats positifs de l’analyse, un tricheur est passé à travers les mailles du filet.
Alors qui ? Difficile en l’état actuel de l’enquête, de répondre à cette question. Beaucoup considèrent que c’est au niveau des plus hautes instances du cyclisme que se situe cette complicité mais personne n’en apporte la preuve. ARMSTRONG, lui sait et peut-être parlera-t-il un jour.
En tout cas Gibus affiche une santé de fer et il est fier de le dire. Tout comme il est fier de dire aux jeunes du club dont il s’occupe qu’à côté de leurs activités sportives il y a leur vie d’homme et que celle-ci doit être protégée.
Un grand champion béarnais, un exemple, au bon sens affiché.