Il était une fois ... aux alentours de Noël un roi qui, au point du jour, partit en voyage, avec son plus beau troupeau de moutons.
Il sillonna les routes et les chemins si longuement qu’il crut s’y perdre à tout jamais. Il parvint pourtant aux confins de son royaume. Quelques temps après, sans savoir exactement par où il était passé, il arriva sur les terres mystérieuses du pays des songes.
Là, il s’arrête devant un gigantesque fleuve qu’étrangement il a déjà vu en rêve. Tout émerveillé de si bien reconnaître les lieux, il veut continuer son voyage par delà la rivière. Il lui faut d’abord la traverser mais ces eaux limpides sont tumultueuses et profondes. Alors, il remonte le fleuve à la recherche d’un passage mais en vain. Ici, ni pont ni gué... seule la nature dans sa grande beauté.
Le roi très préoccupé de franchir ce fleuve se demande tout haut : comment il peut passer avec le troupeau ? C’est alors que soudainement un martin-pêcheur s’envole et siffle : « Le passeur peut t’aider. » Notre roi surpris l’interroge mais aussitôt l’oiseau disparaît.
Au même instant, une barque apparaît au beau milieu du courant. Elle s’avance comme par enchantement. A son bord est un homme debout drapé dans sa longue cape de laine. Le passeur propose au voyageur la traversée. Mais... comment s’y prendre avec cet immense troupeau ? Les bêtes étaient bien trop nombreuses pour cette petite embarcation.
Ils se décidèrent finalement à transporter les moutons un par un dans la barque. Ils firent un premier voyage avec un mouton puis un second, un troisième, ... A chaque fois, ils embarquaient un mouton, le déposaient, revenaient en chercher un et, encore, recommençaient. Ils avaient maintenant fait traverser quatre vingt dix neuf moutons. Arriva enfin le tour du cent cinquantième mouton. Ce n’était pas fini. Il en restait encore beaucoup d’autres à emmener. Alors, inlassablement, ils naviguaient, d’une berge à l’autre... Ils en étaient maintenant au deux cent et unième mouton et devaient en chercher encore beaucoup d’autres. Et voilà maintenant le trois cent soixante sixième mouton qu’ils traversent. Et passe le passeur et passe, passe roi et moutons passants du fleuve. Enfin sept cent trente troisième mouton était sur la barque mais il en restait encore beaucoup à ramener. Cela dura alors encore longtemps comme ça... Sans cesse, d’un bord à l’autre du fleuve, ils naviguaient. Il était très tard quant sonna l’heure du passage du mille cent quatre vingt septième mouton mais... mais...mêêêée... après ? ... La suite ? Aaah ! Je ne la connais pas. C’est vrai. Tout s’est arrêté là. Je me suis endormie, tout simplement, et j’ai fait de beaux rêves.
- par Patricia Ackin
Touts droits réservés sur le texte. Ce conte tiré de la tradition orale populaire est une libre adaptation.
Patricia est conteuse depuis 1993. Elle s’adresse à tous les publics au cours de fêtes, soirées, évènements. Elle adapte les contes et légendes et notamment ceux des Pyrénées. Elle a enregistré un cd de contes « Les Pyrénées merveilleuses » édité par inter espaces Pau (sur commande au 05 59 80 05 49 ou iespaceconte@orange.fr ). Site : http: //conteackin.monsite.orange.fr