On peut vivre, difficilement c’est vrai, avec une dette importante, la canicule, les contraintes économiques et budgétaires, des bouchons en ville, le cumul et le manque de transparence dans la vie politique, des crottes sur les trottoirs.........
mais pas sans pollinisateurs !!
Non seulement l’industrie des pesticides intoxique notre corps, mais elle intoxique aussi notre esprit et nos idées.
Les produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques sont l’appellation convaincante et respectable des pesticides. Le pesticide tue l’agresseur de la plante comme un antalgique fait passer la douleur ; il devient, aux yeux du petit peuple, « un médicament ». L’inconvénient est qu’il tue aussi tout ce qui vit aux alentours ! Le nom est quand même une extrapolation risquée car, quand je prends un comprimé contre la tension, celle de mes voisins, de leurs chiens et de leurs chats, ne baisse pas aussi !
Bonnes pratiques agricoles :
Selon l’Industrie et le Ministère, les intoxications par les pesticides ne seraient dues qu’au non-respect des « bonnes pratiques agricoles », c’est-à-dire simplement des indications d’utilisation figurant sur l’emballage. Pourtant, beaucoup d’utilisateurs ont été malades, tout en les respectant scrupuleusement !
Normes et pesticides : l’énorme mensonge ! L’usage des pesticides s’est considérablement développé après la seconde guerre mondiale. L’Industrie qui a participé à la réalisation des armes chimiques (Monsanto pour l’agent orange au Viet Nam) les a recyclées, à bon marché, en faisant des herbicides et autres pesticides destinés à « protéger » les cultures. Après les guerres du Viet-Nam, de l’Irak, etc..., les conditions financières d’acquisition de la matière première sont restées très rentables ; l’Etat vend ses surplus et le privé fait son beurre ! Un partenariat « Public-privé » en somme !!L’inconvénient de ces produits est que si une petite partie atteint la cible recherchée : l’agresseur de la plante, le reste foudroie aussi les agresseurs des agresseurs, les pollinisateurs et contamine le milieu environnant : le sol, l’air et l’eau, à de grandes distances et bien entendu l’alimentation issue de ces cultures. L ’utilisation repose sur une évaluation des risques pour laquelle des normes ont été fixées. Dans la revue publiée par « L’Union nationale de l’Apiculture Française », on peut lire que les méthodes d’évaluation ne tiennent pas compte des avancées scientifiques en matière de toxicologie. « Le coefficient de sécurité est une notion administrative et non scientifique ». Il est prouvé que :
• Les effets physiopathologiques ne répondent pas linéairement à l’accroissement des doses.
• Compte tenu de la « complexité » des relations et des doses infinitésimales qui interviennent dans le fonctionnement physiologique normal, « il faut savoir que la seule dose zéro doit être considérée ; toute autre dose comporte automatiquement un effet » pouvant être important ! René Truhaut, toxicologue, créateur de la DJA : « Dose Journalière Admissible) ».
• La dose est multipliée à chaque niveau dans la chaine alimentaire.
L’Administration, chargée de gérer les risques des semences traitées, aurait convoqué, au printemps 2011, un atelier sur l’atténuation des risques. Pour cela, elle a invité l’industrie (Syngenta ), les semenciers : Euroseed, Incotec, etc..., un consultant travaillant pour Syngenta, avec, comme témoin (ou caution !), une association anti-pesticides : Pan-Europe, la Coordination apicole européenne et une représentante du Ministère de la santé italien. Comme dans la plupart de ces réunions de concertation, comme nos comités de pilotage, le déséquilibre, au profit des gros organismes de pression est tel que, finalement, comme ici, ce sont les semenciers et industriels des pesticides qui construisent les normes censées gérer l’utilisation de leurs produits. Cette fonction régalienne de L’Etat est donc déléguée à l’industrie. C’est la privatisation du rôle de l’Etat au bénéfice d’intérêts privés. L’Industrie, grâce à la toile d’araignée qu’elle a tissée au niveau planétaire, a englué les esprits et atteint son but en fixant elle-même une grande partie des normes encadrant la dissémination des poisons qu’elle produit. Avec de nombreux organismes « à but non lucratif » qu’elle a créés , elle a même réussi le tour de force de mettre l’Administration au service de son lobbying en établissant des « relations scandaleuses » (Jean Sabench, Confédération paysanne) avec les administrations chargées de réguler son commerce. En France, ce système est particulièrement ancré dans les mœurs.
Rapprochons-nous de notre région.
La Directive européenne du 21 octobre 2009 n° 2009/128/CE interdit totalement l’épandage de pesticides par voie aérienne (avion ou hélicoptère). La loi Grenelle 2 du 13 juillet 2010 (article 103) confirme l’interdiction.
Dans la torpeur du mois d’Août, un nouvel arrêté préfectoral N°2012-13 daté du 13 Août autorise des épandages de Coragen sur 43 communes landaises jusqu’au 30 Octobre 2012 (http://www.landes.gouv.fr/). La molécule active du Coragen est un paralysant musculaire, c’est de plus un neurotoxique pour les organismes aquatiques. Le préfet a pris la décision d’autoriser de façon dérogatoire ces épandages aériens afin de traiter le maïs doux contre la pyrale et la sésamie sur 8000 ha des Landes. Une autre justification contenue dans le préambule, est : « considérant le risque pour la santé publique lié au développement potentiel des mycotoxines... » Curieux ! les mycotoxines se développent dans les silos, mais pas sur le maïs en pied ! En Haute-Garonne, le préfet a suspendu les épandages aériens en raison de la floraison des cultures. La campagne de lutte devait reprendre en août par des moyens biologiques avec des insectes prédateurs de la pyrale : trichogrammes, parasitoïdes, envoyés par capsules en hélicoptère.
Alors que la motivation préfectorale énoncée a toujours été la protection des abeilles, il est pour le moins contradictoire d’autoriser la vaporisation dans l’air d’une substance toxique en période de pollinisation. Les abeilles ne fréquentent pas le maïs pour son nectar (miel), il n’en produit pas, mais pour le pollen (nourriture des larves) et pour leur approvisionnement en eau lors de la guttation après les arrosages, par exemple. Triste sort que de mourir« par dérogation » !
De plus, le 25 août 2012, le réseau des « conservatoires abeilles et pollinisateurs » a demandé au Ministre de l’Agriculture, de réactualiser la dangerosité les produits autorisés et d’interdire immédiatement les pesticides néonicotinoïdes. Même s’il y a des causes annexes, imparfaitement identifiées, de la mort des abeilles, n’ajoutons pas de la certitude à l’incertitude !
Nous évoluons aujourd’hui dans le plus extravagant des paradoxes. Sur le plan des idées, la réflexion écologique n’a jamais été aussi urgente et novatrice. Elle est même la seule réflexion à désigner « un horizon d’espérance » (Levinas). En matière politique et économique, en revanche, l’écologie est considérée comme un luxe ; le productivisme est prioritaire. Pensons aux propos sans nuance de Montebourg ! Pourtant le « luxe » rapporte, cf Bettencourt ou B. Arnault !
Pour J-Cl Guillebaud : « l’écologie politique implique un changement de paradigme civilisationnel incapable de passer le seuil des majorités, des secrétariats d’Etat et des marchandages électoraux. C’est l’opinion qu’il faut culturellement convaincre. » A travers les ONG comme Greenpeace, WWF, Amnisty Internationnale, ou Utopia et France Nature Environnement, en France, les sociétés civiles sont peut-être mieux placées pour faire incuber cette nécessaire « révolution des consciences », à condition qu’elles ne soient pas censurées ou raillées.
ce film passe le 27 septembre 2012 à 11h05 (matin) sur Arte (pas de rediff !)
au passage, les "engrais" de synthèse, bien que le mot semble positif, causent aussi bien des soucis...sous nos pieds, comme l’explique Claude Bourguignon ingénieur agro ici http://www.youtube.com/watch ?v=sBRhONla-1s
> rediff le 27/09/2012 !!!
17 septembre 2012, par flolan
adresse correcte : pas d’espace entre watch et ?