Le débat du jeudi 3 novembre sur Lacq est annulé, David Habib ayant "réussi" ce qu’il avait annoncé : détruire ce moment d’expression et de prospective sur un enjeu capital pour le Béarn, car il se déroulait à Pau, et il n’y figurait pas à la première place...

Un exemple de pratique politicienne personnelle, au mépris de l’intérêt général et de l’avenir de nos territoires.

Eh oui !!!

Comme nous pouvions le craindre (cf notre article de la semaine dernière), il vient de se confirmer que le débat du jeudi 3 novembre sur l’avenir du Bassin de Lacq qui devait être organisé par par Sud Ouest Eco le 3 novembre prochain au Palais Beaumont de Pau est finalement annulé, à 48 heures de sa tenue.

Rappelons que l’objet du débat (intitulé "Quels projets de Développement pour le Bassin d’emploi de Lacq") était centré sur la reconversion industrielle de cette zone après 50 ans d’exploitation du gaz.

Un enjeu qui touche nos territoires, notre réindustrialisation (tème ô combien d’actualité), et, finalement, nos emplois ... et ceux de nos enfants !

Eh bien cette table de ronde de qualité, donnant la parole à des industriels, syndicalistes, politiques n’aura pas lieu.

En effet, David Habib a finalement "réussi" ce qu’il avait clairement annoncé : détruire ce moment d’expression et de prospective sur un enjeu capital pour le Béarn, au motif que celui-ci se déroulait à Pau (et non à Mourenx ou sur le Bassin lui-même), et qu’il n’y figurait pas à la première place (Alain Rousset, Pt de la Région Aquitaine, devant le présider).

Le Député-Maire de Mourenx est donc arrivé à ses fins, mais peut on pour autant parler de "victoire personnelle" pour lui ?

Oui s’il s’agit de faire passer un intérêt politicien personnel devant l’intérêt commun.

Certainement pas au vu des méthodes employées : pressions sur le Pt Rousset, intimidations en tous genres, harcèlement des élus Palois, menaces sur les industriels de la Région, invectives contre les médias organisateurs, etc... De guerre lasse, Alain Rousset ayant en effet fini par jeter l’éponge, et David Habib ayant depuis le début annoncé sa non participation, les industriels et décideurs économiques locaux n’ont eu d’autre alternative que de se retirer de débat.

Un véritable gâchis, alors que celui-ci devait réunir au moins 120 participants, sans compter les multiples spécialistes économiques des collectivités locales, ou simples citoyens intéressés par l’avenir de leur Région.

Ces moyens sont finalement bien peu dignes de l’exemplarité qui devrait guider les responsables politiques en charge aujourd’hui des territoires, à l’heure où la crise mondiale s’aggrave, le chômage s’amplifie, et la perspective de désindustrialisation fait peser un horizon bien sombre sur le dynamisme de notre pays et sur ses emplois de demain.

Bien au contraire, on a vraiment l’impression d’un comportement où l’intérêt personnel et la mise en avant systématique et égoiste d’un élu a complètement pris le pas sur l’intérêt général.

Ceci, alors que les élus (qui ne sont finalement QUE détenteurs d’un mandat donné par le peuple), devraient mettre toutes leurs forces pour tenter de donner des perspectives d’avenir aux acteurs économiques et aux populations d’un pays profondément inquiet et secoué par la dure crise actuelle, quitte à rassembler leurs forces et les idées ou suggestions venues de tout bord.

Comment croire ensuite aux "solutions" et aux promesses ébauchées par ces mêmes élus sur les estrades électorales ? Et comment ne pas comprendre la vague de populisme et de désintérêt pour la politique telle qu’elle est pratiquée, qui parcoure l’Europe ?

On assiste là aussi à un des travers profonds de la décentralisation (pourtant une bonne idée sur le papier), qui a trop tendance à dériver vers une pratique de type "féodale", au contraire du fédéralisme allemand, par exemple.

Quant aux industriels et syndicalistes, cet épisode ne peut que renforcer leurs doutes sur la véritable sincérité des politiques pour enfin prendre à bras le corps les enjeux concrets du pays.

Et enfin, on peut imaginer l’incrédulité et la déception qui doit régner chez nos confrères de Sud Ouest, après tant d’heures de préparation et au vu des sommes déjà dépensées...

"Victoire" ?

Non, il s’agit plutôt là d’une politique de la "terre brûlée", et de l’expression profonde d’un mépris pour la presse et le monde économique.

Peut être que finalement ce type de débat n’est possible qu’à Mourenx, organisé par les édiles locaux, autour des sujets décidés par eux, et des participants dont ils se réservent la venue, et avec - bien sûr - un compte rendu "contrôlé"...

Moralité, nous avons plus que jamais besoin d’organes d’information libres, citoyens et indépendants !

- Le Masque de Pau