L’analyse du seuil de pauvreté qui nous est présentée est un peu simplificatrice.
Ou plus exactement, elle repose sur une hypothèse qui a peu de chances de se réaliser.
Si le Babaorium existait et qu’il ait, comme dans cette fable, conduit à une augmentation identique de tous les revenus, entrainant un simple déplacement de la courbe des revenus, alors le raisonnement serait vrai : la médiane et le seuil de pauvreté augmenterait dans les mêmes proportions , et le nombre de "pauvres" resterait constant. (Ils seraient cependant moins pauvres qu’avant, mais seraient les plus pauvres dans cette nouvelle situation)
Dans la réalité, les modifications des revenus ne sont pas homogènes, et entraînent des déformations de la courbe des revenus. Certes la médiane est un paramètre moins volatil que la moyenne, c’est à dire qu’il bouge moins rapidement, ce qui tend à rendre également le seuil de pauvreté peu mobile.
Mais les déformations réelles de la courbe ont aussi pour effet de diminuer le nombre de gens qui sont sous le seuil si l’éventail des revenus se resserre, ou au contraire de l’augmenter si l’éventail des revenus s’élargit (ce qui est le cas de la France depuis plusieurs années)
Tout ceci est bien abstrait, il faudrait des courbes, qui ne passent pas dans les "réponses à A@P"
Dernier point : il n’est pas illogique, même si c’est imparfait de parler de pauvreté relative et de lier la notion de pauvreté à une Société et à sa distribution de revenus. On n’est pas pauvre de la même façon dans une société d’abondance (en moyenne) ou dans une société de pénurie (moyenne elle aussi).
|