Les élections cantonales sont des élections parmi d’autres et cela constitue déjà une source d’interrogation.
En effet si la Démocratie est « le moins mauvais des systèmes » - Winston Churchill - Force est de constater que, si les démocrates n’y prêtent pas attention, ils peuvent donner, encore plus en temps de crise, des arguments à exploiter par ceux qui s’enferment dans une conception d’un homme ou d’une femme « trop providentiel ». L’Histoire témoigne que l’Europe a cruellement souffert de cette situation, après les crises du début du siècle (Russie, Italie), puis après celle de 1929, avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir.
Si les crises sont la cause de crispations et de « postures » fâcheuses, il est d’autant plus important que nos élus veillent à garantir un fonctionnement le moins discordant possible. - Merci au Général de Gaulle pour notre constitution faisant suite à l’instabilité chronique suscitée par les précédentes -. Et cela passe par des valeurs communes et des institutions au service des citoyens et non pas pour un certain nombre d’hommes ou de femmes qui en font un métier d’une façon égoïste, satisfaisant un ego surdimensionné.
Ainsi l’empilage des strates administratives (et des élections s’y référant), favorise l’abstention, car peu de citoyens se donnent malheureusement le devoir de s’informer et possèdent les codes pour « lire » la vie politique.
Aussi les démocrates et, en particulier, ceux qui nous représentent, devraient accepter, au nom de l’intérêt supérieur de notre pays, de réformer le pudding électoral français (trop d’élections « tue » l’élection).
Les démocrates devraient aussi s’interroger sur les réformes à entreprendre, pour favoriser un attrait du droit de vote à l’ensemble des citoyens et non pas permettre un poste de plus - le cumul des mandats étant antidémocratique, car permettant des rentes de situation à certains, pendant que d’autres font le véritable travail avec l’argent du contribuable -. Les démocrates devraient tenir compte également de la force et des limites du suffrage universel et ne pas s’enfermer dans le cercle réduit des initiés, qui cherchent à justifier les places acquises au détriment des réformes à entreprendre.
Les élections cantonales sont un avertissement à l’ensemble de la classe politique française : quelles sont les valeurs communes que nous partageons ? Et soyons fiers des différences acceptées qui ont contribué à façonner notre identité française.
Je citerai Edgar Morin, philosophe français mondialement connu, qui précise dans une interview donnée au journal Le Point du 24 mars 2011 :
« Et moi, si je prends mon exemple personnel, je suis fils d’une famille d’immigrés, une famille juive, originaire de Salonique. Mon enracinement dans l’identité française s’est fait à travers l’histoire de France. Je me suis identifié aux martyrs et aux gloires. De Jeanne d’Arc à Bouvines et à de Gaulle, avec des désastres, des sauveurs, des victoires merveilleuses, une culture. Moi, je suis devenu français comme cela. Certes, je me sens méditerranéen et très européen, avec des racines espagnoles, italiennes, d’origine juive, mais au noyau de tout cela il y a l’identité
française qui est une idée profondément métisse. »
Sachant qu’être un homme ou une femme politique demande pour la très grande majorité, de très nombreux sacrifices : nous nous devons de respecter leur engagement, lié à leur histoire personnelle, leurs expériences, leur sensibilité.
Veillons par notre vote citoyen à donner mandat pour nous représenter, à ceux qui témoignent de l’intérêt supérieur de la nation, garant de l’unité nationale, construite sur des différences partagées.
De plus, je souhaiterais faire part de mon profond agacement à l’égard de « quelques » journalistes ou rédacteurs qui privilégient trop la superficialité, le sensationnel au détriment du fond. Qu’avons-nous à faire du pataquès des petites phrases assassinent ! Alors que l’essentiel est ailleurs. Ils contribuent, eux aussi, à favoriser l’abstention.
Que vive notre chère République avec le souffle fédérateur des aspirations des pères fondateurs.