Le conseil municipal du 22 mars était fort important puisqu’il avait pour but de fixer le budget de la ville pour 2010 et des engagements pour l’avenir. Cependant, l’assistance était clairsemée. Indigestion de politique ? Dommage, car bien des points abordés interpellent.
Quarante minutes de préliminaires retardent l’examen_si l’on peut appeler cela un examen_ du cœur du sujet. C’est que la campagne électorale est encore toute chaude. En témoigne l’intervention d’Olivier Dartigolles prônant un arrêté municipal interdisant les expulsions pour défaut de paiement de loyer sur le territoire de la commune. Proposition accueillie avec un sourire froid par Mme Lignières-Cassou qui préconise plutôt un vœu adressé au préfet afin que les expulsions soient faites avec discernement. Le soutien à la candidature de Saragosse au titre de capitale européenne de la culture en 2016 est plus consensuel. La demande d’audience à la garde des sceaux au sujet de l’éventuel transfert de la maison d’arrêts passe plus rapidement.
Le budget de fonctionnement est en hausse de 0, 95%, à 101,9 millions d’euros. Ce qui recouvre une baisse de 4% des charges générales et une augmentation de 3,3% des dépenses de personnel. Des éléments font apparaître des signes inquiétants (baisse de la dotation de l’état, baisse du produit de la taxe sur les jeux et de la taxe sur les mutations). L’emprunt couvre 33% des dépenses affirme A. Lavignotte.
L’intervention de Mme Denis sur les investissements est si rapide qu’elle ne donne pas lieu à discussion. Pourtant, le montant des sommes consacrées au fléchage (2,4 millions d’euros) ou à la réfection du parking Bosquet (4,3 millions d’euros) aurait pu interpeller, d’autant que l’on apprend par ailleurs que la liaison si nécessaire entre le parking Aragon et le parking Clémenceau existe mais qu’elle n’est pas en service pour des raisons de sécurité. La peinture de Bosquet avant la sécurité et la fluidité de l’entrée dans le parking Clémenceau ?
J.-L. Péres fait une intervention marquant bien les points de divergence de l’opposition. Il souligne fortement les disparités de la pression fiscale entre les différentes communes de l’agglomération et souhaite une gestion plus intercommunale des équipements sportifs. Il appelle à privilégier les investissements et à une politique de logement active et équilibrée.
Y. Uriéta s’inquiète aussi de la base d’imposition et en profite pour vanter la « bonne gestion » de l’équipe précédente qui donne des marges de manoeuvre. Il critique sévèrement le coût des études externes alors que la ville dispose de personnel compétent.
O. Dartigolles estime que le défi que doit relever la communauté d’agglomération porte plus sur le projet que sur la fiscalité. Il relève aussi que la taxe municipale sur l’électricité est au maximum de 8%, ce qui pénalise les ménages modestes.
A. Lavignotte répond point par point à ces interventions. Il relève notamment que si la charge de la dette laissée par l’équipe précédente n’est pas anormale, le patrimoine de la ville est en très mauvais état. Il justifie la réfection de l’immeuble de la rue Gambetta (ex poste) pour les services de la ville par les mauvaises conditions de travail qui prévalent. Il note que la baisse de la taxe sur l’électricité doit être prise avec précaution.
Bien d’autres sujets sont abordés : l’augmentation du prix de l’eau (bien supérieur à l’augmentation des salaires) qui serait en partie due à une baisse de la consommation et à la vétusté des installations, le financement de l’orchestre de Pau-Pays de Béarn dont l’assiette devrait être élargie, le complexe aquatique...Nous reviendrons sur ces sujets.
Terminons par une note légère : palois, nous dit-on, payez rapidement vos contraventions ; sinon elles ne tombent pas dans l’escarcelle de la ville mais dans celle de l’état.
Espérons que la ville, de par son dynamisme et non son incivilité, aura d’autres moyens d’existence...