Un sujet très actuel : “La justice, réflexion sur modernisation et démocratie”. Un invité : Alain Bressy, magistrat, actuellement juge d’application des peines, mais aussi un « théâtreux », son premier métier.
Un public divers : étudiants, policiers en activité ou en retraite, entrepreneurs, enseignants... Et bien sûr des membres d’A@P. Un public européen puisque dans l’assistance étaient présents une Ecossaise venue du Canada et qui a choisi de vivre sa retraite en Béarn et un Anglais établi depuis longtemps à Pau. Un public de tout âge. Un groupe de dix sept personnes venu débattre de la justice et de son devenir
Alain Bressy a ardemment défendu le système judiciaire français fondé sur la séparation des pouvoirs. Il a souligné ses points forts : indépendance des juges, instruction à charge et à décharge, droit de chacun de demander que la justice lui soit rendue. Il a mis en exergue les dangers de la loi de modernisation de la justice. Ne va-t-on vers une justice bicéphale : procureur-instructeur d’un côté, juge de l’autre ? Exit le juge d’instruction mais alors exit l’indépendance ?
Après l’exposé, le débat débouche rapidement sur une problématique liée au sujet. Alain Bressy, en effet, est interrogé sur un point sensible dans l’opinion : la remise de peine. Et la victime dans ce système où est sa place ? Lors de l’examen des remises de peine, comment respecte-t-on ses droits ; comment l’accompagne-t-on ; comment l’informe-t-on ? Et ailleurs comment fait-on ?
Alain Bressy répond et dit sa perception du problème, sa pratique, sa prise en compte des victimes. Mais revient, in fine, sur le référent de toute décision de justice : la loi que le juge a l’obligation d’appliquer mais dont il n’est pas l’auteur. Plusieurs fois il parle avec la plus grande sévérité du rôle pervers des media. Ces media qui montent en épingle les seuls événements qui font grimper l’audimat.
La première causerie ? Un vrai débat sur un sujet d’actualité brûlant : la justice
Un intervenant, brillant avocat de la justice « à la française » et démocrate convaincu que la modernisation entreprise est dangereuse. Des débatteurs désireux de comprendre et osant poser les questions qui gênent... Et surtout chez tous, pas de langue de bois. Des propos sincères, des convictions affirmées
A la fin de la causerie, une question émergeait. Comment faire naître un vrai débat sur une réforme du système judiciaire qui remet en cause les fondements de notre justice et par ricochet ceux de notre démocratie ?
Je ne suis vraiment pas certain de la valeur judicieuse qu’un JAP vienne débattre de ces sujets devant les médias qu’il critique et revendique des privilèges d’indépendance alors que la "Justice ne se juge pas" en vertu du principe de l’intime conviction. De nombreuses victimes peuvent témoigner d’incompréhensions. Quant à débattre de la valeur expiatoire de certains traitements juridiquement adaptés... plus que thérapeutiques dans l’intérêt de la société à chacun sa vérité. Personnellement je souscris à la réforme à 100% car la réalité est trop disproportionnée. Le Pape a moins de droits que le Juge Français.